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IVG à l'hôpital : ce qui va changer

Les sages-femmes vont être autorisées à pratiquer l'IVG instrumentale en établissements de santé. Cette mesure a pour but de lutter contre les difficultés d’accès à l’avortement dans certains territoires.

Alexis Llanos avec AFP
Rédigé le
IVG : Les sages-femmes en renfort  —  Le Mag de la Santé - France 5

Un soulagement pour beaucoup de patientes et de sages-femmes. Ce mardi 12 décembre, le gouvernement a en effet annoncé que les sages-femmes formées auront la possibilité de pratiquer l'interruption volontaire de grossesse (IVG) instrumentale en établissements de santé, via un décret qui sera publié au plus tard jeudi 14 décembre.

Votée dans la loi de mars 2022 visant à renforcer le droit à l’avortement, cette nouvelle compétence a été expérimentée pendant un peu plus d'un an dans 26 établissements pilotes.

"Les dernières discussions sont en cours"

"Ça se passe bien partout où je vais", et sur le terrain les professionnels "sont prêts", s'est réjouie auprès de l'AFP la ministre chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, Bérangère Couillard, lors d'une visite mardi dans l'un des premiers établissements pilotes, l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris.

"Les dernières discussions sont en cours" sur les détails du décret, qui doit notamment préciser la formation nécessaire et les conditions d'exercice, a-t-elle dit. Le texte paraîtra au plus tard jeudi, date de fin de l'expérimentation.

Jusqu’à 14 semaines de grossesse

"On donnera le droit à toutes les sages-femmes qui sont formées (...) J'espère qu'elles seront nombreuses, pour pouvoir pallier" les difficultés, car "il y a certains territoires où aujourd'hui l'IVG n'est pas possible parce qu'il y a un manque de praticiens", a souligné la ministre Bérangère Couillard, citant notamment la Mayenne.

Les sages-femmes pourront comme les médecins pratiquer ces IVG instrumentales jusqu'à 16 semaines d’aménorrhée, soit 14 semaines de grossesse, comme l'avaient voté les parlementaires, a-t-elle promis. Un premier projet de décret, qui réduisait ce délai, avait été critiqué fin novembre par les syndicats de sages-femmes.

À lire aussi : Faut-il créer un congé IVG ?

Sage-femmes et patientes soulagées

"Cela fait dix ans que je reçois des femmes en demande d'IVG en consultation et souvent les femmes me demandaient « ce sera vous le jour du bloc ? » Je suis très heureuse de pouvoir leur dire « ce sera moi » car il y a un accompagnement global", a déclaré à l’AFP Delphine Giraud, sage-femme coordinatrice de la Maison des femmes de la Pitié Salpêtrière.

Auparavant, lorsque le médecin habituellement chargé des IVG instrumentales partait en congés, "c'était compliqué, il fallait mobiliser d'autres médecins, déshabiller d'autres secteurs", raconte le Pr Marc Dommergues, chef de service de gynécologie-obstétrique. "Ça permet une souplesse d'organisation" et "ça a été complètement accepté" par les patientes.

Une revalorisation de 25 % des tarifs versés aux établissements de santé

"Au-delà de la capacité qui leur est donnée de réaliser des IVG médicamenteuses depuis 2016, cette compétence nouvelle constitue une réponse forte aux difficultés d’accès" salue le ministre de la Santé Aurélien Rousseau dans un communiqué.

Le ministère de la Santé a également "décidé d’une revalorisation de 25% des tarifs versés aux établissements de santé pour la réalisation des IVG, qui n’avaient pas été revus depuis 2016 et étaient significativement inférieurs aux coûts supportés par les établissements pour cette activité", a-t-il précisé dans son communiqué.

Le Mag de la Santé - France 5

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