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IVG aux États-Unis: Google va supprimer les données de localisation des femmes qui veulent avorter

Le géant américain a décidé de supprimer les données de localisation des femmes qui se rendront dans un établissement pratiquant l'avortement. Cette mesure fait suite à la décision de la Cour suprême qui a révoqué le droit à l'interruption volontaire de grossesse (IVG).

Muriel Kaiser avec AFP
Rédigé le
La salle d'attente d'une clinique spécialisée dans les IVG.  —  Shutterstock

Une semaine après l'arrêt Roe vs Wade, autorisant chaque Etat à statuer sur le droit à l'avortement, Google annonce supprimer les données en cas de localisation dans une clinique pratiquant des avortements. 

"Si nos systèmes identifient qu'une personne s'est rendue dans un établissement (sensible), nous supprimerons ces entrées de l'historique de localisation peu après leur visite", a déclaré Jen Fitzpatrick, une vice-présidente du groupe californien, dans un communiqué

À lire aussi : Révocation du droit à l'avortement : ce qui va changer aux États-Unis

Une demande des élus démocrates

Cette décision a été prise après l’appel d’élus démocrates et d’associations de défense des droits humains. Ils craignaient que les informations personnelles de femmes qui ont avorté ou d'individus qui les auraient aidées ne soient retenues contre eux par les procureurs d'Etats conservateurs ayant interdit l'IVG. Ils ont appelé les grandes plateformes technologiques à ne plus conserver autant de données personnelles (des recherches en ligne sur l'avortement aux déplacements sur les applications comme Google Maps). 

Déjà avant l’arrêt de la Cour suprême, certaines lois ont encouragé les citoyens à lancer des poursuites contre des femmes soupçonnées d'avoir avorté ou des personnes les ayant aidées - même un chauffeur Uber qui les aurait emmenées à la clinique, par exemple. C’est le cas au Texas. 

Les technologies de Google peuvent être "des outils pour les extrémistes qui veulent réprimer les personnes en quête de soins de santé liés à la reproduction", ont écrit 42 élus américains dans une lettre ouverte, adressée à Sundar Puchai, dirigeant de Google. "Car Google conserve des informations sur l'emplacement géographique de centaines de millions d'utilisateurs de smartphones, qu'il partage régulièrement avec des agences gouvernementales", ont-ils détaillé. 

D'autres lieux concernés

Après cet appel, Google, Meta – qui possède Facebook et Instagram – et Apple sont restés silencieux durant des semaines. Jen Fitzpatrick veut rassurer et rappelle que l'historique de localisation est désactivé par défaut et que les utilisateurs peuvent contrôler ce qui est conservé ou non.

Elle assure aussi que Google "repousse" les requêtes des autorités "quand elles sont trop extensives". "Nous prenons en compte les attentes en termes de confidentialité et de sécurité des personnes qui utilisent nos produits et nous les prévenons quand nous accédons à des demandes du gouvernement, à moins que des vies soient en jeu", selon Jen Fitzpatrick. 

Les cliniques spécialisées dans les IVG ne sont pas les seuls établissements concernés : les centres d'hébergement en cas de violences conjugales, les cliniques spécialisées dans la perte de poids ou encore les centres de désintoxication figurent aussi parmi les lieux "sensibles". La mesure entrera en vigueur dans les semaines à venir.    

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