Trois conseils pour se remettre d'une gueule de bois
Les lendemains de fête sont parfois difficiles... La bouche sèche, des maux de tête ou encore des nausées, sont les conséquences inévitables d'une soirée bien arrosée.
L'éthanol est la molécule à l'origine de l'ivresse. Présente dans toutes les boissons alcoolisées, sa teneur varie selon les alcools.
Une fois la boisson ingérée, l'éthanol se disperse dans l'organisme, à travers la paroi de l'estomac, pour atteindre l'ensemble des organes très vascularisés, y compris le cerveau et l'oreille interne. Cette molécule a la particularité d'être de petite taille, elle se diffuse donc rapidement dans le sang.
Au niveau cérébral, l'éthanol vient alors brouiller les mécanismes de transmission de l'information nerveuse et peut même détruire les neurones (les cellules du cerveau). Il induit un déséquilibre au niveau des neurotransmetteurs. Cela entraîne des effets excitateurs ou déshinhibants. D'où un débit de paroles incohérentes parfois chez certains buveurs.
Puis, la molécule se propage dans l'oreille interne, l'organe de l'équilibre, et entraîne une sensation de mouvement et de déséquilibre chez le consommateur, contraire à l'environnement statique qu'il perçoit en réalité. Le cerveau réagit. Il actionne alors les muscles pour corriger cette défaillance. Une régulation qui donne une sensation de vertige et des nausées au buveur.
Les premiers effets de l'alcool sur le comportement se manifestent à partir de 0,5 gramme par litre de sang, ce qui représente l'équivalent de deux verres d'alcool.
Buvez de l'eau
Sachez que votre consommation d'alcool entraîne une déshydratation rapide. Quatre verres d'alcool consommés sont l'équivalent d'une perte d'un litre d'eau. Les reins sont fortement sollicités pour éliminer l'alcool, et pour cela, ils utilisent principalement de l'eau. Ce qui a pour conséquence d'amplifier certains des symptômes de la gueule de bois comme les maux de tête et d'augmenter le volume des urines.
Pour pallier cette déshydratation, il est conseillé de boire en soirée, avant d'aller se coucher et au lever. Dans l'ambiance, vous n'y penserez certainement pas, mais c'est ce qu'il y a de mieux. Votre corps en a besoin, écoutez-le.
En revanche, la caféine, présente dans le café et le thé, est déconseillée durant la gueule de bois. Elle a des effets diurétiques (augmentation du volume urinaire) qui ne feront que vous déshydrater davantage. Par ailleurs, la caféine augmente le rythme cardiaque, déjà élevé dans une gueule de bois.
Mangez
Il est préconisé de se nourrir avant de consommer de l'alcool. Une fois dans l'estomac, l'alcool est mélangé à la nourriture. Ce qui permet de ralentir son passage dans le sang. En revanche, si votre estomac est vide, l'alcool arrive rapidement dans l'estomac et augmente le taux d'alcool dans le sang plus vite. A jeun, il ne faudra pas plus de 30 minutes pour que votre alcoolémie soit à son paroxysme.
Bien que manger un lendemain de fête soit une chose difficile, il faut se forcer un peu. Vous vous sentirez bien mieux une fois le ventre plein. Par contre, faites léger ! Rien de mieux qu'un petit bouillon de légumes pour consoler votre foie, qui aura joué un rôle important dans l'élimination de l'alcool, et ménager votre estomac.
Bannissez les aliments trop gras et trop salés : votre estomac et votre foie ont déjà beaucoup souffert. Evitez aussi de manger des aliments acides, tels que pamplemousses et oranges.
Attention aux interactions entre alcool et médicaments
Prenez garde aux interactions négatives entre médicaments et alcool. Les nausées et les maux de tête sont caractéristiques de la gueule de bois. Le premier réflexe des lendemains de fêtes, pour soulager les douleurs, est donc de se précipiter sur le paracétamol et l'aspirine, couramment utilisés en automédication.
Une fois que le médicament est ingéré, il est assimilé et métabolisé par le foie. Mais c'est là aussi que l'alcool est éliminé. Le foie aura tendance à privilégier l'élimination de l'alcool au détriment de celle du médicament. Résultat : ce dernier va s'accumuler dans l'organisme en augmentant le risque d'effets secondaires.
Associée à de l'alcool, l'aspirine peut provoquer des brûlures d'estomac ou des reflux acides. Elle peut aussi aggraver une gastrite alcoolique, un effet direct de l'alcool sur l'estomac. Quant au paracétamol, toxique pour le foie déjà bien fatigué par les excès d'alcool, il peut provoquer des lésions ou entraîner des hépatites aiguës sévères chez les buveurs excessifs.
Concernant les boissons dites "dégrisantes" (1), l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'Alimentation (Anses) a rappelé, en 2010, que leur efficacité n'était pas prouvée.
Pas plus de deux verres par jour, pas tous les jours
Il n'existe pas de solution miracle contre la gueule de bois des lendemains de fêtes. Seul le temps permet d'éliminer l'alcool. Selon l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes), "l'alcoolémie commence à baisser 1 h après le dernier verre et il faut compter environ 1 h 30 pour éliminer chaque verre d'alcool."
Une dernière petite recommandation : si vous prenez le volant, ne buvez pas ! Et pensez toujours à boire avec modération : pas plus de deux verres par jour, et pas tous les jours, comme le recommandent les autorités sanitaires. Car en plus de provoquer la gueule de bois, l'alcool est impliqué dans de nombreuses maladies comme les cancers et les maladies cardiovasculaires.
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(1) Boissons "dégrisantes" : Il s'agit d'une boisson dont la consommation permettrait une baisse accélérée de l'alcoolémie et une diminution de certains effets néfastes liés à une consommation excessive d'alcool.