Halloween : méfiez-vous des courges toxiques !
Ne confondez pas courges comestibles et courges décoratives. Ces dernières contiennent des substances amères et toxiques qui peuvent entraîner des symptômes digestifs voire une déshydratation sévère.
En cette période d’Halloween, le risque de maux de ventre ne vient pas que des bonbons ! L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) alerte chaque année sur les courges amères qui ne sont pas comestibles et qui peuvent être à l'origine d'intoxications graves.
Car en pleine saison des citrouilles, potirons, potimarrons, pâtissons et autres cucurbitacées, la confusion entre courges comestibles et toxiques est fréquente et les centres antipoison (CAP) sont régulièrement appelés pour des intoxications liées à la consommation de "courges" non comestibles.
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Nausées, vomissements, diarrhées sanglantes…
En effet, certaines "sont toxiques et contiennent des cucurbitacines, substances très irritantes et amères qui peuvent être responsables rapidement après l'ingestion de douleurs digestives, de nausées, de vomissements, d'une diarrhée parfois sanglante, voire de déshydratation sévère nécessitant une hospitalisation", détaille l'Anses dans un communiqué daté du 31 octobre 2019.
Ces substances, persistantes à la cuisson, sont naturellement fabriquées par les courges sauvages et les aident à repousser les insectes prédateurs comme les chenilles.
Réserver les coloquintes à la décoration
Ainsi les courges ornementales comme les coloquintes, sont toutes considérées comme toxiques. Elles sont vendues dans le commerce - parfois au rayon fruits et légumes - pour un usage strictement décoratif.
Mais les courges du potager familial peuvent aussi devenir impropres à la consommation à la suite d'hybridation sauvage. Un phénomène qui se produit lorsque cohabitent des variétés amères, décoratives ou "sauvages", et des variétés comestibles dans le même potager ou dans le voisinage et que les graines sont récoltées d'année en année. Indice : elles ont un goût amer au lieu du goût habituel neutre ou légèrement sucré des formes comestibles, et sont à jeter. Par précaution, l'Anses conseille d'acheter de nouvelles graines à chaque fois que l'on veut semer.
Des symptômes graves dans 4% des cas
D'après une étude sur les intoxications par des courges amères enregistrées par les Centres Anti Poison de 2012 à 2016, 353 personnes ont présenté des symptômes, principalement digestifs, ou a minima une amertume buccale. Il n'y a eu aucun décès, mais dans 4% des cas, les symptômes étaient prononcés ou prolongés (de gravité modérée) : diarrhée sanglante, douleurs gastriques intenses, déshydratation et/ou hypotension. Certains ont nécessité une hospitalisation.
Parmi les cas dont l'origine de la courge amère était connue, c'était le potager familial pour 54% d'entre eux et un achat dans le commerce pour les 46% restant.
Selon une autre étude sur 1.159 confusions entre plantes toxiques et comestibles recensées par les CAP de 2012 à 2018, celles entre courges amères (ou coloquintes) et courges comestibles représentaient la 3e confusion la plus fréquente (8,5% du total), après celles entre plantes à bulbes toxiques et plantes à bulbes comestibles, comme les oignons, l'ail ou l'échalote (12%) et les confusions entre marron d'Inde et châtaignes (11%).
En cas d’intoxication, composez le 15
En cas de saignements digestifs abondants ou de perte de connaissance appelez le 15. Avec d'autres signes d'intoxications (troubles digestifs...) appelez le centre antipoison ou consultez un médecin.
En cas d’urgence médicale, de saignements digestifs abondants ou encore de perte de connaissance, "appelez le 15 ou rendez-vous aux urgences" alerte l’Anses.
L'agence sanitaire conseille également de photographier la courge avant consommation et de conserver des restes de repas qui serviront éventuellement à rechercher des toxiques.