Entorse : attention, ligament fragile !
On compte 6.000 cas d'entorses chaque jour en France. Elles coûtent un million d'euros par jour à la Sécurité sociale. Souvent bénignes, les entorses peuvent, malgré tout, abîmer durablement les ligaments. Mais pourquoi certaines sont-elles plus graves que d'autres ? Et quels sont les risques à long terme ? Les réponses dans ce dossier.
La cible : les articulations
Marcher, courir, sauter… Nos chevilles sont soumises à rude épreuve et parfois, elles lâchent. L'entorse est le traumatisme le plus fréquent de l'appareil locomoteur. Chaque jour, 6.000 personnes consultent pour une entorse.
La cheville est une articulation complexe. Elle relie l'extrémité des deux os de la jambe à l'un des os de la cheville : le talus. Il s'appuie, quant à lui, sur le calcanéum qui forme le talon. De chaque côté du pied, les extrémités des os de la jambe forment une sorte de bosse que l'on sent facilement en touchant ses chevilles : ce sont les malléoles.
Les os de la cheville sont maintenus par de nombreux ligaments. Ces attaches fibreuses servent à relier les os entre eux. Les ligaments permettent aux articulations de rester en contact lors des mouvements.
La cheville est une articulation qui peut bouger dans tous les sens. Seulement, les mouvements peuvent tendre le ligament jusqu'à lui causer des lésions : c'est l'entorse. L'articulation devient alors moins stable. Dans neuf cas sur dix, l'entorse concerne les ligaments externes, ceux qui relient le tibia au talus et au calcanéum. Il existe plusieurs types d'entorses plus ou moins graves. En cas de rupture du ligament, on parlera d'entorse grave.
Entorse : quand s'inquiéter ?
Suivant l'importance de la lésion, on parlera d'entorse bénigne ou grave. On parle d'entorse bénigne quand le ligament est simplement étiré ou partiellement rompu et que le pivot central n'est pas perturbé, c'est-à-dire que l'articulation ne s'est pas déplacée.
Dans une entorse grave, le ligament est totalement déchiré et l'articulation s'est même déplacée.
Le traitement de l'entorse repose d'abord et avant tout sur l'immobilisation. La rééducation n'est pas systématique, elle intervient uniquement pour les entorses les plus sévères.
Entorse : la chirurgie à la rescousse
Dans la plupart des cas, les entorses ne nécessitent pas d'opération. Mais il arrive, chez certains patients, que la récidive soit fréquente, et quand les ligaments ont été trop souvent étirés, ils perdent définitivement leur élasticité et leur tonicité.
Les jeunes sportifs sont les plus touchés par ce problème. Une intervention chirurgicale est alors nécessaire pour redonner du tonus aux ligaments.
L'opération n'empêche pas la récidive, mais le patient repart au moins avec une cheville en meilleur état. Et cette intervention peut aussi éviter, ou au moins retarder, une autre complication des entorses à répétition : l'arthrose précoce.
Les surfaces articulaires sont normalement protégées par du cartilage, mais quand les entorses sont fréquentes, l'articulation n'est plus stable et sous les frottements, le cartilage disparaît progressivement et ces surfaces articulaires s'usent.
La rééducation des entorses de la cheville
La rééducation n'est pas systématique. Mais quand l'entorse est sévère, mieux vaut en passer par ces exercices que l'on effectue chez le kinésithérapeute. Le patient va ainsi travailler les articulations, les ligaments, jusqu'à ce qu'il retrouve toute la mobilité de son pied.