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Le genou, une articulation sous pression

Les genoux sont fréquemment l'objet d'affections comme l'arthrose, ou de blessures sportives. Elles se traduisent souvent par la rupture des ligaments croisés, une blessure douloureuse qui peut avoir de lourdes conséquences. Mais pourquoi une telle fragilité chez un organe aussi sollicité ?

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
Les explications anatomiques avec Marina Carrère d'Encausse et Philippe Charlier

Quand marcher, monter des escaliers ou encore se baisser devient douloureux, le quotidien peut vite devenir compliqué. L' articulation du genou est l'une des plus sollicitées du corps, alors quand elle est défaillante, il faut parfois opérer.

Le genou, une articulation perfectionnée

Le genou est l'articulation qui repose l'os de la cuisse, le fémur, au tibia et au péroné. À ce trio, s'associe un petit os : la rotule . La partie terminale du fémur est arrondie alors que la partie haute du tibia est presque plate, il y a donc un vide à combler. Il est d'abord combiné avec du cartilage qui protège les surfaces des patins, puis par un coussinet appelé ménisque .

Constitué à 90% d'eau, le ménisque sert essentiellement d'amortisseur aux chocs. Les os de cette articulation sont contenus par des ligaments. La rotule, quant à elle, est maintenue en haut par le tendon du muscle de la cuisse et en bas par un autre ligament : le ligament rotulien . Pour plier ou tendre le genou, une force doit s'exercer sur cette articulation, c'est le rôle des contractions musculaires. Deux ligaments se croisent également au coeur du genou, le ligament croisé antérieur et le ligament croisé postérieur. Leur rôle est de stabiliser le genou. 

Tous ces éléments anatomiques permettent au genou d'être mobile, souple, résistant et capable de supporter en partie le poids du corps. Mais à la longue, des pressions différentes peuvent survenir sur l'articulation ou des traumatismes prolongés.

Une mécanique fragile

Lorsque la torsion est trop forte, l'un des ligaments peut lâcher. C'est souvent le cas avec le ligament croisé antérieur, lors de la pratique d'une activité sportive comme le football.

Lors d'une descente à ski , la torsion du genou est progressive. En cas de choc, si la fixation des skis ne saute pas, le ligament trop étiré va se rompre. La victime ressentie alors un craquement et une douleur aiguë dans le genou. L'articulation ne sera plus stable lorsque la personne tente de se relever et qu'elle tente de mettre du poids sur le genou. Souvent, l'articulation gonfle quelques heures après.

Le diagnostic de rupture du ligament est réalisé par un médecin. Il est complété par des radios et une Imagerie par Résonance Magnétique (IRM) ou en cas de contre-indication l'arthro-scan.

Reconstruire son genou

Un ligament rompu ne cicatrise pas naturellement. Il est nécessaire de traiter le patient pour lui rendre un genou stable, afin qu'il puisse pratiquer des activités physiques à l'avenir.

Dans plus de 80% des cas, la rupture du ligament croisé antérieur survient lors de la pratique de sports à pivot comme le foot, le ski ou encore le judo. Cette rupture entraîne une instabilité fonctionnelle qui nécessite une intervention. C'est ce que l'on nomme une ligamentoplastie .

L'intervention classique consiste à prélever une partie du tendon de la rotule pour l'implanter à la place du ligament manquant.  Après rééducation, 90% des patients peuvent refaire du sport, mais également de chance de développer l' arthrose .

Une attelle est gardée 3 semaines après l'opération. La conduite peut être reprise au bout d'un mois habituellement, les sports dans l'axe (natation, vélo, course) après 3 mois et tous les sports au bout de 6 mois.

La prothèse du genou

En cas d' arthrose avancée, lorsque les traitements médicaux ne suffisent plus à soulager les douleurs, la chirurgie peut se produire. On propose à certains patients une prothèse du genou afin de remplacer l'articulation abîmée. Chaque année plus de 100.000 prothèses de genou sont posées.

Comment réalise-t-on la pose d'une prothèse totale de genou ? L'intervention se fait sous anesthésie générale et dure plusieurs heures. Une assistance informatique permet au chirurgien de positionner le plus précisément possible la prothèse de genou. Pour cela, deux guides sont fixés de chaque côté de l'articulation. Ils permettent au système de repérer grâce à des caméras infrarouges la position du tibia par rapport à celle du fémur.

Le chirurgien utilise ensuite un guide de coupe pour tailler le plateau tibial à l'horizontale. Puis il se répète le même geste sur le fémur. Le tibia et le fémur sont alors prêts à recevoir les différents éléments de la prothèse. Le chirurgien intervient d'abord sur le tibia où il fixe la première partie de la prothèse. L'autre partie est quant à elle limitée sur la tête du fémur.

Après vérification du bon équilibre ligamentaire, le chirurgien recoud les muscles qui vont entourer le nouveau genou. Après la pose d'une prothèse de genou, les patients doivent suivre un programme de rééducation de plusieurs mois pour retrouver une articulation souple et sans douleur.

Arthroscopie du genou : opérer sans ouvrir, ou presque

L' arthrose est de loin la première cause de douleurs au genou chez les plus de 50 ans. Lorsque les anti-douleurs ne soulagent plus, il faut envisager la chirurgie. Il existe aujourd'hui des techniques peu invasives. C'est le cas de l' arthroscopie .

L'arthroscopie permet de nettoyer l'intérieur du genou en faisant seulement deux petites incisions. Le patient n'est donc hospitalisé que quelques heures.

L'arthroscopie du genou consiste à pratiquer deux petites incisions au niveau du genou. Une première incision permet d'introduire une caméra, qui permet au médecin de visualiser l'opération sur un écran de contrôle et d'explorer l'articulation. Ainsi l'arthroscopie est un examen à ciblé et thérapeutique. La seconde incision sur la face intérieure du genou permet d'introduire les instruments au cœur de l'articulation. Du sérum physiologique est introduit en permanence dans l'articulation. Il sert à évacuer tous les débris cartilagineux qui entravent la mobilité du genou.

La greffe de ménisque

Pour certains patients dont le ménisque est très abîmé, une greffe méniscale peut être proposée. Le ménisque greffé provient d'un donneur décédé.

Le patient est lié sous arthroscopie , une technique chirurgicale qui ne nécessite que de petites incisions. La première étape de l'intervention consiste à enlever les tissus endommagés. Il faut également retirer les morceaux de ménisque qui n'ont pas été détruits par l'usure. Grâce à un instrument, le chirurgien prépare ensuite une sorte de tunnel qui permet de faire passer la greffe pour la positionner. Il fait ensuite passer un fil à l'intérieur de ce tunnel.

Pendentif ce temps-là, la greffe est préparée. Avec cette greffe, il n'existe pas de problème de compatibilité de groupe sanguin comme cela peut être le cas pour les greffes de cœur ou les greffes de foie. Il faut juste que la taille du ménisque greffé soit adaptée à la morphologie du patient. Une fois correctement fixé entre le tibia et le fémur, le ménisque est fixé à l'aide d'attaches en tissu.

Après l'opération, le patient doit attendre au moins 6 semaines avant de pouvoir s'appuyer sur son genou. Le but est de laisser à la greffe le temps de cicatriser. Grâce à une rééducation intensive, il peut reprendre une activité sportive environ six mois après l'intervention.

Douleurs du genou, le plasma riche en plaquettes

Le plasma riche en plaquettes pour soulager le genou ?  —  Le Mag de la Santé - France 5

Les douleurs chroniques du genou peuvent faire vivre un cauchemar aux patients. 

Un essai clinique compare l'intérêt d'une thérapie innovante du plasma enrichi en plaquettes, ou PRP, aux corticoïdes. Obtenu à partir du propre sang du patient, il stimule la régénération des cartilage.

L’essai exige de prélever 20 ml de sang, pour être sûr de recueillir un assez grand nombre de plaquettes. Car ces cellules sanguines ne servent pas seulement à la coagulation. 

"On attribue aux plaquettes, d'une part des propriétés anti-inflammatoires de longue durée, mais également des propriétés régénératives. In vitro, les plaquettes font pousser du cartilage dans une boîte de Petri. En revanche, in vivo, chez l'homme, c'est quelque chose qui est encore débattu et c’est ce qu’on veut évaluer dans cet essai", commente Jérémy Magalon, pharmacien biologiste au laboratoire de thérapie cellulaire à l'hôpital de la Conception, à Marseille.

Si la phase II de l'essai clinique confirmait ce bénéfice, ce PRP pourrait obtenir le remboursement par la Sécurité sociale. 

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