Syndrome de l'essuie-glace : quand le genou s'enflamme
Le syndrome de l'essuie-glace est une pathologie qui touche le genou. Elle est très fréquente chez les passionnés de marche sportive, de vélo mais surtout de course à pied.
On estime qu'en France, près d'un coureur amateur sur quatre souffre ou a déjà souffert d'un syndrome de l'essuie-glace.
D'où vient le syndrome de l'essuie-glace ?
Le muscle du fascia lata est un muscle de la ceinture pelvienne qui s'étend du haut du fémur jusqu'au tibia. Il est situé sur la face externe et superficielle de la cuisse. À la base de ce muscle se trouve un petit tendon plat en forme de bandelette : la bandelette ilio-tibiale.
Et à côté de ce tendon se trouve le condyle externe du fémur qui est la partie basse et externe du fémur. C'est à ce niveau (du condyle et de la bandelette) que se manifeste le syndrome de l'essuie-glace. Lors de la flexion et de l'extension de la jambe, le tendon fait des allers-retours sur le condyle, exactement comme le mouvement d'un essuie-glace.
Lorsqu'on marche longtemps ou lorsqu'on court, ces allers-retours peuvent provoquer d'importants frottements et des inflammations du tendon. Quand la douleur survient, on parle alors du syndrome de l'essuie-glace.
Syndrome de l'essuie-glace : le mal du coureur
Le syndrome de l'essuie-glace se caractérise par une sensation de brûlure très intense qui provoque l'arrêt de la pratique sportive. Elle apparaît généralement après plusieurs minutes d'effort et disparaît généralement après un temps de repos.
Le syndrome de l'essuie-glace est une pathologie récurrente, près d'un coureur sur quatre serait touché. Pour confirmer le diagnostic, un médecin du sport réalise un bref examen clinique de tout le genou du sportif. Il élimine ainsi d'autres pathologies possibles au niveau du ligament et de la rotule. Et à l'aide d'une échographie, il observe ensuite l'étendue de l'inflammation.
Les sportifs ont souvent beaucoup de mal à se débarrasser du syndrome de l'essuie-glace car les causes de cette pathologie sont multiples comme l'explique le Dr Jean-Marc Sène, médecin du sport : "Cette pathologie peut être liée à des aspects de posture générale, à l'intensité de l'effort, à l'usure des chaussures ou encore à la modification du rythme de course... Il faut jouer sur tous ces facteurs pour pouvoir soulager au maximum le patient".
Dans ce syndrome, la prise en charge est pluridisciplinaire. Le médecin du sport traite la douleur et l'inflammation avec l'injection de médicaments (mésothérapie). Il peut ensuite orienter le patient vers un kinésithérapeute et un podologue pour traiter les causes de la pathologie.
Traiter le syndrome de l'essuie-glace
Plusieurs facteurs de risque peuvent conduire à l'apparition du syndrome de l'essuie-glace : un surentraînement, une mauvaise posture mais également les anomalies génétiques des jambes. Le genu varum correspond à une déviation des jambes vers l'extérieur. Les jambes sont arquées et les appuis au sol engendrent souvent le syndrome de l'essuie glace.
Lors de la période douloureuse, le repos et le fait d'appliquer de la glace soulagent. Un traitement anti-inflammatoire peut être prescrit, en pommade surtout, sur indication médicale.
Dans la majorité des syndromes de l'essuie glace, le meilleur moyen de remédier sur le long terme à cette pathologie est de consulter un podologue du sport. Le podologue analyse notamment les appuis du sportif et la morphologie de ses pieds. À partir des données collectées et d'un scan en trois dimensions, le podologue peut ensuite fabriquer et adapter des semelles orthopédiques aux pieds du patient. Après plusieurs séances de course pour se réadapter, si la semelle est parfaitement réalisée, les douleurs du sportif disparaissent rapidement.
Le syndrome de l'essuie glace n'est pas une pathologie rare. Et même si elle est très bien connue des praticiens du sport (médecins, kinésithérapeutes, ostéopathes et podologues), beaucoup de sportifs de tous niveaux souffrent sans mettre de nom sur cette douleur. Il ne faut donc pas hésiter à en parler en présence de ces signes.