TMS, la douleur du geste répétitif
Première cause de maladie professionnelle en France, les Troubles Musculo-Squelettiques (TMS) sont des douleurs articulaires provoquées par des gestes répétitifs. Comment prévenir ces douleurs ? Quelles sont les solutions pour améliorer les conditions de travail ?
Qu'est-ce que les troubles musculo-squelettiques ?
Boulanger, caissier, aide-soignant ou encore employé de bureau… A priori ces métiers ont peu de choses en commun et pourtant ils ont un lien : celui d'exposer le corps aux TMS, les troubles musculo-squelettiques. Première cause de maladie professionnelle reconnue en France, les TMS sont à l'origine de plus de huit millions de jours d'arrêt de travail chaque année.
Les troubles musculo-squelettiques surviennent le plus souvent au niveau des lombaires, des cervicales, des membres supérieurs (épaule, coude, poignet), et plus rarement les membres inférieurs (genoux). Pour mieux comprendre les troubles musculo-squelettiques, prenons l'exemple de l'épaule.
L'articulation de l'épaule réunit trois os : l'os du bras (l'humérus), l'omoplate et la clavicule. De nombreux ligaments, muscles et tendons maintiennent les os de cette articulation. Les tendons des muscles de l'épaule convergent pour s'insérer au niveau de la tête de l'humérus et la couvrent comme une coiffe : c'est la coiffe des rotateurs. Le bras est relié au thorax par la clavicule qui part de l'omoplate et s'attache au sternum.
S'ils sont sollicités au-delà de leurs capacités d'adaptation, les tissus autour de l'articulation, comme les muscles, tendons, cartilages et nerfs, peuvent être endommagés créant des inflammations comme des tendinites par exemple. C'est ce qu'on appelle les troubles musculo-squelettiques (TMS).
Des postures à travailler
Les Troubles Musculo-Squelettiques (TMS) sont des lésions sournoises, car elles mettent du temps à se déclarer.
Alertés par le coût représenté par les arrêts maladie en particulier, les pouvoirs publics se mobilisent aujourd'hui pour aider les entreprises à réduire le risque de survenue de TMS en leur sein.
Une réadaptation du poste de travail permet de prévenir les risques de Troubles Musculo-Squelettiques (TMS).
Prévenir les TMS sur les chantiers
Face à l'ampleur des Troubles Musculo-Squelettiques (TMS), certains employeurs tentent d'améliorer les conditions de travail.
La prévention des TMS dans le secteur de la santé
Depuis 2010, le secteur de la santé est devenu un des plus importants pourvoyeurs de troubles musculo-squelettiques en Île-de-France. Certains hôpitaux commencent à prendre en charge ce problème en installant différents systèmes qui allègent le travail des aides soignants. C'est le cas de la Fondation hospitalière Saint-Joseph à Paris.
Quand la chirurgie s'impose
En France, près de la moitié des troubles musculo-squelettiques concernent le poignet et la main. Quand le repos et les anti-inflammatoires ne suffisent pas pour soulager les douleurs, une opération chirurgicale est proposée.
Simuler les mouvements humains pour mieux prévenir les TMS
Dans l'industrie, les troubles musculo-squelettiques (TMS) sont fréquents et ralentissent la production. Pour anticiper les situations de travail à risques, il existe des technologies innovantes permettant d'analyser la situation de travail et son environnement.
L'environnement virtuel permet de simuler un atelier de fabrication comme on en voit dans l'industrie. Grâce à des capteurs infrarouges, tous les mouvements sont enregistrés ce qui permet de visualiser via un mannequin en 3D les gestes qui seront nécessaires à un poste de travail.
"Si le technicien se baisse, on aura des couleurs différentes au niveau du dos, au niveau des bras… qui indiquent une posture contraignante à l'opérateur. Et en même temps, on aura des points d'articulation (une quinzaine sur le corps) qui indiquent les efforts fournis par le technicien", explique Vincent Weistroffier, ingénieur de recherche au centre de l'énergie atomique.
Ce dispositif permet d'identifier immédiatement les gestes qui seront dangereux quand il faudra les répéter de nombreuses fois par jour. "Ces indices de postures et d'efforts vont pouvoir déterminer si le poste qu'on simule risque d'induire des TMS pour le technicien", prévient Vincent Weistroffier. Comme tout est virtuel, il est possible de modifier l'environnement pour réduire les risques d'apparition des TMS. Et si cela ne suffit pas, il est possible de simuler un bras articulé qui assistera le technicien dans ses efforts.
Ce type de robot présente un intérêt pour le salarié mais aussi pour les entreprises. En effet, en France, les troubles musculo-squelettiques occasionnent plus de huit millions de journées d'arrêt de travail.