Coliques néphrétiques : tout est dans le calcul !
Un coup de poignard dans le ventre, une douleur à hurler, c'est peut-être une crise de coliques néphrétiques. La douleur est due à un obstacle dans les voies urinaires et se situe d'un côté dans la fosse lombaire, au bas du dos. Quels sont les symptômes et les traitements ?
Qu'est-ce qu'une colique néphrétique ?
Les calculs rénaux peuvent prendre la forme d'un galet, d'un coquillage, ou même d'un cristal... Et pourtant, ces petits fragments minéraux se forment au niveau de nos reins. Aussi appelée lithiase urinaire, elle touche 10% des Français et entraîne des crises de douleurs intenses : c'est la colique néphrétique.
Le sang arrive au rein par des vaisseaux, pour être ensuite filtré et ainsi produire l'urine. Cette urine traverse les papilles rénales qui jouent le rôle de filtres. Puis, l'urine filtrée sort par les calices, des orifices, pour rejoindre un carrefour appelé bassinet, pour enfin s'écouler dans l'uretère et remplir la vessie.
Parfois, les sels minéraux habituellement filtrés par les reins se cristallisent, s'accumulent et bloquent le passage de l'urine. Ils forment des petits cailloux principalement dans le rein mais aussi dans la vessie, l'urètre ou l'uretère. Ce sont les calculs rénaux. Sels minéraux et acides sont en trop grande concentration, ce qui s'explique par une consommation trop faible d'eau, une alimentation déséquilibrée, riche en sucres ou en protéines. Mais le plus souvent, la cause n'est pas retrouvée.
Colique néphrétique : symptômes et traitement
Quand ces calculs grossissent, l'urine stagne ce qui provoque des douleurs violentes, en général au niveau du flan sur le côté. On parle de colique néphrétique. Cette douleur peut ensuite irradier jusqu'aux organes génitaux. Le calcul peut également entraîner des besoins pressants, des brûlures à la miction ou encore la présence de sang dans les urines, des nausées voire des vomissements.
Attention, il est impératif de consulter en urgence en cas de douleurs qui ne diminuent pas grâce au traitement anti-inflammatoire (comme le kétoprofène), de grossesse, de rein unique, de fièvre ou d'infection urinaire.
Le plus souvent, à l'hôpital, un urologue fera un drainage des urines : il introduit une sonde appelée double J ou JJ pour faciliter le passage des urines autour du calcul ou repousser le calcul dans le rein, où il sera fragmenté. D'autres alternatives sont possibles si cela ne fonctionne pas, ou si le calcul est trop gros.
Une onde de choc pour détruire les calculs
Lorsque les calculs rénaux mesurent moins de deux centimètres et qu'ils apparaissent à la radio, le premier traitement de référence est la lithotritie extracorporelle.
La lithotritie est une technique pour retirer certains calculs en les pulvérisant par onde de choc. Cette technique a l'avantage de ne pas être invasive et se fait en chirurgie ambulatoire, avec une hospitalisation de quelques heures.
Quand le laser réduit les calculs
Autre technique : le laser, notamment en cas d'échec de la lithotritie et de préférence pour des calculs de moins de 15 à 20 mm. Le but de l'intervention est d'aller pulvériser le calcul par les voies naturelles. On introduit l'endoscope dans la vessie puis dans l'uretère.
Au contact du calcul qui est prisonnier dans le panier de l'endoscope, on fragmente le calcul grâce au laser.
Une opération simple pour un rein sans calculs
La chirurgie est parfois nécessaire lorsque les calculs sont trop gros pour être évacués par les voies naturelles, ou qu'ils ont résisté aux autres traitements. Les médecins ont alors recours à une technique de chirurgie endoscopique, l'urétéroscopie.
Grâce à une caméra miniature capable de se faufiler dans les méandres du rein, le chirurgien visualise les calculs rénaux et les détruit avec un laser.
Posturothérapie : éliminer les calculs la tête en bas
Après une intervention comme l'urétéroscopie, des résidus de calculs rénaux peuvent s'accumuler dans la partie inférieure du rein. Pour favoriser leur élimination, certains hôpitaux proposent des séances de posturothérapie.
Le but de la posturothérapie est de déloger les résidus de calculs restés coincés dans le rein afin qu'ils puissent être évacués par les voies naturelles. La position (tête en bas) est inconfortable pour le patient mais efficace pour limiter les risques de récidive.
"Il est important de se débarrasser de ces résidus pour ne pas qu'ils fassent des calculs encore plus gros et qu'ils induisent une déficience au niveau de la fonction rénale. Ce qui pourrait par la suite générer des coliques néphrétiques et donc nécessiter des interventions en urgence", précise Pierre Maffei, masseur-kinésithérapeute.
La séance dure une dizaine de minutes. Pour près de 40% des patients, les six séances que prévoit le protocole permettent d'évacuer l'intégralité des résidus de calculs.
L'analyse des calculs rénaux
Pour comprendre d'où viennent les calculs et la manière dont ils se sont formés, des analyses sont nécessaires. Des analyses d'urine mais aussi du calcul en lui-même. Des laboratoires d'analyses sont entièrement dédiés aux calculs rénaux.
Avant de prendre des formes particulières, les calculs rénaux sont à l'origine des cristaux microscopiques présents dans les urines. Des cristaux qui en fonction de leur composition peuvent prendre des formes très différentes.
Tout comme les cristaux, les calculs prennent des formes différentes. C'est en fonction de leur environnement que leurs aspects vont se différencier. Et dans certains cas, le calcul peut se développer de manière exceptionnelle et devenir très volumineux. Et contrairement à ce que l'on peut penser, les gros calculs ne sont pas douloureux mais ils peuvent être toxiques pour les reins.
Qu'ils soient gros ou petits, il faut identifier les causes de la formation des calculs pour éviter les récidives. Pour savoir si son origine est liée à une maladie ou une mauvaise alimentation (excès de protéines ou de sel, prédisposition génétique à un excès d'acide urique, etc), le chercheur transforme le calcul en pastille, puis l'analyse à l'aide d'une machine à infrarouges.
Grâce à ces analyses, le médecin peut alors proposer au patient un traitement adapté (régime alimentaire ou traitement médicamenteux ou chirurgicaux) pour les éliminer.
Prévenir les coliques néphrétiques
Boire plus de 2 litres d'eau, répartis tout au long de la journée est recommandé. Un réajustement alimentaire est parfois nécessaire avec un apport en calcium entre 800 mg et 1 gr, peu de sel, moins de protéines (limitées à 1,2 grammes par kilo et par jour). E
n cas de calculs riche en oxalates, les aliments qui en contiennent comme le chocolat, les fruits secs, les épinards ou l'oseille doivent être réduits. S'il s'agit de calcul contenant de l'acide urique, il faut alcaliniser les urines grâce à une eau alcaline, réduire les aliments riches en fructoses et en purines.