Douleurs : dans quels cas utiliser le paracétamol, l'aspirine et l'ibuprofène ?
Paracétamol, aspirine et ibuprofène sont tous les trois des médicaments antidouleurs. Mais comment les départager et dans quels cas peut-on les utiliser ? On fait le point.
En proie à une douleur, devant votre armoire à pharmacie, vous vous interrogez. Mieux vaut-il prendre du paracétamol, de l'ibuprofène ou encore de l'aspirine ?
Paracétamol en première intention
"Le paracétamol est le premier des médicaments le plus classique à essayer, avec une régularité des prises, avec une bonne posologie", note le Dr Patrick Giniès, chef du service d'évaluation et de traitement de la douleur du CHU de Montpellier.
Le paracétamol est notamment recommandé pour traiter les douleurs dentaires ou articulaires, les règles douloureuses, les maux de tête ou les états grippaux. Il peut être indiqué aux enfants dès le plus jeune âge, aux femmes enceintes ou qui allaitent, d'après le Centre de référence sur les agents tératogènes.
Le paracétamol est toxique pour le foie. Il est donc impératif de respecter les règles d'administration.
Chez les adultes et enfants de plus de 50 kg, il est conseillé de ne pas dépasser 3 grammes par jour. Sur avis médical, il est possible d'augmenter la dose jusqu'à 4 grammes par jour, avec un espace de 4 à 6 heures entre deux prises.
Chez les enfants de 40 kg, on ne doit pas dépasser 2 grammes par jour, soit 4 comprimés de 500 mg.
Chez les autres enfants de poids inférieur à 40 kg, la limite est de 60 mg par kg et par jour.
Aspirine : attention au risque hémorragique
L'aspirine, aussi appelée acide acétylsalicylique, fait partie des anti-inflammatoires non stéroïdiens. Elle permet de diminuer l'inflammation, la douleur et la fièvre. Elle est indiquée dans les douleurs d'intensité légère à modérée, comme les maux de tête, les douleurs de dents, l'arthrose et autres rhumatismes. En association avec la codéine ou la caféine, l'aspirine est efficace sur les douleurs modérées à sévères.
Mais "l'aspirine avec son risque hémorragique n'est plus utilisée comme traitement antidouleur de façon régulière" avertit le Dr Giniès.
Ibuprofène : uniquement sur une courte période
L'ibuprofène est lui aussi un anti-inflammatoire non stéroïdien. Il doit être utilisé sur une courte période mais pas dans un cas de douleur chronique. Il ne doit par ailleurs pas être pris si une infection bactérienne est soupçonnée.
En effet, l'Agence nationale du médicament et des produits de santé (ANSM) rappelle que les anti-inflammatoires non stéroïdiens peuvent conduire à un retard de prise en charge en masquant les symptômes d'une infection. Ils peuvent aussi entrainer d'autres complications graves, en particulier bactériennes.
Dernier recours : les morphiniques
Et si la douleur ne passe pas ? "Parfois, on peut prendre de la morphine sur quelques jours. Cela évite l'impression de la douleur. Une nuit ou deux dans une torture de la chair, cela donnait beaucoup à l'époque des douleurs de membre fantôme. On en a moins maintenant." détaille le Dr Giniès.
"Quand un sujet est dans la torture, il vaut mieux apaiser son système. Avec les morphiniques, le patient peut tout de même communiquer sans être trop endormi. L'endormissement est un petit signe de surdosage" avertit-il enfin.