Jeux Paralympiques : quelle place pour les sportifs handicapés mentaux ?
Aux Jeux paralympiques de 2024, les déficients mentaux ne pourront participer qu’à trois disciplines. Pour les athlètes porteurs de trisomie 21, la liste des épreuves retenues rend leur participation impossible.
Dans le monde du sport adapté au handicap mental, Jason David est une star. Il est porteur d’une trisomie 21 et court depuis 20 ans, il vient d’être consacré double champion du monde de cross.
Jason le sait bien, tous les athlètes porteurs de trisomie, comme lui, sont exclus des Jeux Paralympiques. Il n’existe pas de catégorie pour cette maladie… Les sportifs handicapés intellectuels sont en effet les grands oubliés des Jeux.
Exclus des JO pour cause de triche
"À l’échelle de la fédération, ce sont à peu près 130 sportifs de haut niveau, répartis sur 8 disciplines. Quand on arrive aux jeux, on arrive à 5 ou 6 sportifs en capacité de se qualifier aux jeux, c'est dû au poids de l'histoire, puisqu'il y a eu cet épisode de l'exclusion des déficients intellectuels", explique Marc Truffaut , président de la Fédération Française de Sport Adapté (FFSA).
L’histoire est celle d’une immense tricherie. C’était en 2000 aux JO de Sydney, les basketteurs espagnols remportent la médaille d’or dans la catégorie déficience mentale. Après la victoire, un journaliste infiltré dans l’équipe révèle que 10 de ses coéquipiers ne souffraient en réalité d’aucun handicap cognitif.
5 ou 6 sportifs aux Jeux paralympiques 2024
Après 12 ans d’exclusion, les déficients mentaux réintègrent les jeux, à plusieurs conditions.
- Avoir un quotient intellectuel inférieur à 75.
- Détecté avant l’âge de 22 ans.
- Aucun autre handicap mental supplémentaire.
Thierry coche toutes les cases, sauf une, pour participer aux Jeux paralympiques, il faut être lanceur de poids et non de javelot, comme lui. Les JO, c’était le projet de sa vie.
Seuls, 5 ou 6 sportifs représenteront le handicap mental aux jeux paralympiques.
Les déficients mentaux interdits de JO d'hiver
Pour mettre fin à ce déséquilibre, il existerait bien une solution : augmenter le nombre de participants autorisés aux jeux fixé à 4 400 athlètes, tous pays confondus.
"Un modèle sur les jeux paralympiques d'été à 5 000 athlètes permettrait aussi peut-être de mieux représenter certaines catégories de handicap et de s'offrir une sorte de légèreté pour avoir de nouvelles disciplines et de nouvelles formes de handicap avec une densité qui serait plus cohérente", confie Marie-Amélie Le Fur, présidente du Comité Paralympique et Sportif Français (CPSF).
Pour ces athlètes, il n’y aura rien à espérer de plus pour les prochains jeux d’été en 2028 à Los Angeles, quant au JO d’hiver, les déficients mentaux n’ont tout simplement pas le droit de concourir.