La 8e vague de Covid restera-t-elle modérée malgré la hausse des cas ?
La 8e vague de Covid-19 se poursuit et les contaminations comme les hospitalisations sont en hausse, selon Santé publique France . Mais si aucun nouveau variant n'apparaît, son impact sanitaire pourrait être modéré.
Contaminations, hospitalisations…tout augmente. La nouvelle vague de Covid-19 poursuit sa hausse, selon le bilan hebdomadaire des autorités sanitaires. La semaine du 26 septembre a ainsi vu la circulation du virus progresser "fortement sur l'ensemble du territoire métropolitain, en particulier chez les plus âgés", a résumé l'agence Santé publique France dans un bilan donné jeudi 6 octobre au soir.
61 121 nouveaux cas
Sur cette période, "l'augmentation se poursuivait également au niveau des indicateurs hospitaliers" : les admissions à l'hôpital de patients avec un diagnostic Covid sont en nette hausse, y compris en soins intensifs.
Selon les données les plus récentes, de vendredi 7 octobre au soir, 61 121 nouveaux cas ont été comptabilisés, soit une hausse de 26,6 % en une semaine. Le nombre total de patients hospitalisés, de près de 16 800, a retrouvé son niveau de la mi-août. Ce contexte a conduit le gouvernement à avancer à début octobre le lancement de la campagne de vaccination anti-Covid, destinée aux plus fragiles et initialement prévue pour accompagner celle contre la grippe à partir du milieu du mois.
8e vague : un impact modéré ?
Mais à quoi s'attendre en terme d'intensité pour cette nouvelle de Covid qui touche la France depuis la rentrée ? Elle pourrait avoir "un impact sanitaire modéré", si toutefois aucune nouvelle souche n'apparaît ces prochains mois, anticipe Anne-Claude Crémieux, infectiologue à l'hôpital Saint-Louis à Paris, dans une interview au Journal du Dimanche.
En effet, les sept premières vagues "étaient liées à l'émergence de variants ou de sous-variants, d'où de très nombreuses réinfections", rappelle la spécialiste. "La vague actuelle, en revanche, n'est – à ce jour du moins – pas liée à l'apparition d'une nouvelle souche". C'est pourquoi, selon elle, "si aucun nouveau variant n'arrive, on peut espérer un impact sanitaire modéré, à condition toutefois de persuader les plus de 60 ans de faire des rappels réguliers" car "la protection contre les formes sévères s'estompe après six mois".
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Faut-il remettre le masque ?
Les autorités sanitaires n'excluent pas, par ailleurs, un retour à l'obligation de porter le masque dans les lieux clos. Une possibilité ouvertement évoquée cette semaine par le Covars, l'organisme qui a succédé au Conseil scientifique. De même, le ministère de la Santé "ne s'interdit pas" une telle mesure, avait déclaré mardi 4 octobre le ministre François Braun sur RTL, assurant néanmoins pour l'heure "faire confiance aux Français" pour prendre par eux-mêmes des mesures de protection. Anne-Claude Crémieux, au sujet du masque, reconnaît comprendre "que les autorités y réfléchissent". Néanmoins, elle explique qu'il est "compliqué d'imposer une obligation" car la situation est meilleure et les plus fragiles sont vaccinés.
Depuis la fin du port du masque obligatoire, une enquête CoviPrev de Santé publique France montre qu'en majorité, les Français ne le portent plus dans les lieux publics fermés, sur leur lieu de travail et dans les transports en commun. Une autre étude dévoile que les Français ne portent plus le masque en présence de personnes âgées et/ou vulnérables.
Certains Français se disent prêts à respecter ces gestes l'hiver prochain en cas de symptômes chez eux ou un proche, ou en cas d'épidémie. Mais "par oubli", "lassitude" ou sentiment de contrainte excessive, ils pourraient ne pas le faire. Enfin, Anne-Claude Crémieux juge que "le scénario très optimiste d'une éradication du virus est exclu".