La Colombie dépénalise l’avortement, une "décision historique"
La Cour constitutionnelle de Colombie a dépénalisé ce lundi 21 février 2022 l'avortement jusqu'à 24 semaines de grossesse. Une décision forte dans un pays où l'IVG divise l'opinion publique.
Les manifestants pro-IVG ont été entendus. L’avortement est désormais devenu légal en Colombie.
Jusqu'à présent, l’avortement n'était autorisé dans le pays qu'en cas de viol, si la santé de la mère était en danger ou lorsque le foetus présentait une malformation compromettant sa survie, selon un arrêt de 2006 de la Cour. La décision prévoyait aussi l’objection de conscience pour les médecins ne voulant pas procéder à une interruption de grossesse.
En dehors de ces exceptions, les femmes qui avaient recours à l'avortement étaient passibles d'une peine de 16 à 54 mois d'emprisonnement.
Une IVG jusqu’à 6 mois de grossesse
La Cour constitutionnelle de Colombie autorise désormais les femmes à avoir recours à l'avortement pour n'importe quel motif, jusqu'au sixième mois de grossesse.
"L'acte d'avortement ne sera punissable que s'il est pratiqué après la 24ème semaine de gestation", a ainsi déclaré la Cour constitutionnelle dans un communiqué.
Après six mois de grossesse, les conditions déjà fixées par le tribunal resteront en place, ont précisé les magistrats.
Manifestants pro et anti-avortement
Des centaines de manifestants pro et anti-avortement se sont rassemblés devant la Cour constitutionnelle. Les militantes pro-avortement, qui arboraient une écharpe verte, ont fêté cette décision historique. De leur côté, les opposants ont brandi des drapeaux bleus et prié à genoux.
"Après le droit de vote, il s'agit de la décision historique la plus importante pour la vie, l'autonomie et le plein et égal épanouissement des femmes", s'est félicité sur Twitter la maire de la capitale, Claudia Lopez.
En Amérique latine, le combat continue
La Colombie, à majorité catholique et où les églises chrétiennes protestantes exercent une grande influence, devient ainsi le cinquième d'Amérique latine à assouplir les conditions d'accès à l'avortement.
En Amérique latine, l'avortement est légal en Argentine, en Uruguay, à Cuba et au Guyana, ainsi que dans quatre Etats mexicains, dont celui de la capitale Mexico. Dans la plupart des cas, il est autorisé jusqu'à entre 12 et 14 semaines de grossesse.
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