La nouvelle liste noire de Prescrire compte 89 médicaments à éviter
Dans son édition 2022, la revue Prescrire pointe du doigt 89 médicaments commercialisés en France, dont la balance bénéfice-risque est défavorable.
Il est conseillé d’écarter certains médicaments pour mieux se soigner. C’est le paradoxe signalé par la revue Prescrire pour la dixième année consécutive. Dans son bilan annuel publié mercredi 8 décembre, le magazine signale 105 produits, dont 89 commercialisés en France, qualifiés de "plus dangereux qu’utiles".
Parmi la longue liste de produits, certains médicaments sont notamment prescrits contre les accidents cardio-vasculaires (fibrates contre l'excès de cholestérol et olmésartan contre l'hypertension notamment) ou les cancers. La revue précise que "dans certaines situations, l’option la plus prudente est de ne pas recourir à un médicament". Tous ces produits sont pourtant autorisés en France ou dans l’Union Européenne.
A lire aussi : Covid-19 : bientôt une pilule qui divise par deux le risque d'hospitalisation ?
Trop de risques, pas ou peu d'efficacité...
Quatre différents types de médicaments sont ciblés dans ce bilan :
- Les médicaments actifs, “qui exposent à des risques disproportionnés par rapport aux bénéfices qu’ils apportent” ;
- Les médicaments anciens dont l’utilisation est dépassée ;
- Des médicaments récents, qui sont pourtant moins efficaces que d’autres produits plus anciens ;
- Certains médicaments qui n’ont aucune efficacité prouvée “au-delà de celle d’un placebo”, mais qui exposent tout de même à des effets indésirables particulièrement graves.
On retrouve dans cette dernière catégorie des médicaments particulièrement nocifs pour la santé. A l’instar du fenfluramine, un vieil amphétaminique, dorénavant autorisé dans le traitement de la maladie de Dravet, une forme rare et grave d'épilepsie infantile. Ce produit expose pourtant à des états de mal convulsif plus fréquents et à des risques cardio-vasculaires graves à long terme pour l’enfant.
Un traitement nocif contre les fibromes utérins
L’ulipristal dosé à 5mg est lui aussi mis en avant pour sa nocivité. Indiqué dans le traitement des symptômes modérés à sévères des fibromes utérins chez la femme adulte, son autorisation de mise sur le marché européenne avait été suspendu en 2020. Avant d’être de nouveau autorisé, et commercialisé en Belgique. D’où son retour dans la liste.
Plusieurs médicaments ont également été retirés de la liste depuis le dernier bilan. Les gliflozines, la ciclosporine en collyre et la cimétidine ont vu certaines de leurs données “montrer une efficacité sur des critères cliniques, malgré leur profil d’effets indésirables très chargé”, et quittent ainsi le bilan des médicaments à écarter.
Trois autres médicaments (Actapulgite, Duavive et Cortisal), qui ne sont plus disponibles en France, en Belgique ni en Suisse, sont également retirés de cette liste noire.