Le #Balancetonbar s'attaque au monde de la nuit
En Belgique et en France, ce hashtag suscite une nouvelle vague de témoignages de victimes d’agression. Des collectifs féministes appellent au boycott des bars mis en cause.
C’est une mobilisation qui a pris source au cœur des établissements de nuit bruxellois au début de l'automne. Plusieurs cas d'agressions contre des femmes dans deux bars d'un quartier étudiant d'Ixelles avaient alors été rendus publics. Depuis, le #balancetonbar est relayé sur les réseaux sociaux en français.
A l’origine du mouvement, 17 plaintes pour viol déposées contre un serveur, qui droguait ses victimes dans son bar, selon Anna Toumazoff, créatrice du #SciencesPorcs. Des centaines de personnes se sont ainsi rassemblées pour manifester contre les violences subies dans les bars ou les boîtes de nuit de la capitale belge.
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Le fléau du GHB
En France aussi, de plus en plus de femmes racontent avoir été droguées à leur insu dans ces établissements de nuit, notamment au GHB, aussi connu sous l’appellation de “drogue du violeur”. Sur Instagram, de nombreux comptes relayent les récits de victimes.
Une douzaine de témoignages anonymes ont déjà été partagés sur @Balance_ton_bar_paris.
Dans d’autres villes à travers la France, le mouvement prend également de l’ampleur. A Nantes, Montpellier, les prises de parole se multiplient. Pour chaque publication, le nom de l’établissement concerné est dévoilé. "Je publie un dixième des témoignages que je reçois”, rapporte Anaïs, 26 ans, responsable du compte Balance Ton Bar à Montpellier à France 3 Occitanie. “Quand un message sur un établissement est publiée, dans la foulée je reçois pleins de messages de filles et de garçons qui confirment. Cela appuie comme quoi les témoignages sont vrais.”
Des "capotes" pour protéger son verre
Des couvercles à placer sur son verre sont de plus en plus utilisés par les patrons de bar. Ces “capotes” en silicone s’adaptent à tous les types de verres, en laissant un simple trou pour y insérer une paille. Un dispositif critiqué par l’association “Dis Bonjour Sale Pute”. Sur Instagram, le compte dénonce depuis juillet 2020 les expériences de harcèlement de rue et d’agressions sexistes vécues par les femmes en France.
“Ce qu'on demande aujourd'hui aux établissements de nuit, c'est d'investir dans des solutions durables et solides pour protéger leurs client.e.s”, appelle l’association sur les réseaux sociaux. “Ce n'est pas aux personnes susceptibles d'être droguées à leur insu de payer pour être protégées dans un établissement dans lequel elles sont censées passer un bon moment et se détendre”.