Le nouveau variant BQ.1.1 du Covid va-t-il perturber Noël cette année ?
Le nombre de cas de Covid impliquant le variant BQ.1.1 est en augmentation en France, où il serait même déjà majoritaire. Résistant aux anticorps, ce variant est surveillé de près par les autorités sanitaires.
Faut-il craindre, comme ces deux dernières années, des fêtes de fin d'année perturbées par le Covid ? Après des semaines de stabilisation, les contaminations au Covid-19 sont à nouveau à la hausse, selon le dernier point épidémiologique de Santé Publique France du jeudi 24 novembre qui annonce une reprise épidémique. Et les autorités sanitaires surveillent avec attention un nouveau variant, le BQ.1.1, qui prend de plus en plus de place.
Le variant BQ.1.1 déjà majoritaire en France ?
Selon la dernière enquête Flash de Santé Publique France, le sous-variant BQ.1.1 représentait 39 % des dépistages positifs la semaine du 14 au 20 novembre, contre 29 % deux semaines auparavant.
En outre, les projections de la base de données en médecine GISAID affirment vendredi 25 novembre, à travers la plateforme "Cov-spectrum", que 68,2 % des contaminations détectées en France seraient liées à ce nouveau variant. Cela indique qu'il pourrait déjà être majoritaire dans le pays.
Que sait-on de ce variant ?
Le variant BQ.1.1 a été repéré pour la première fois au Nigeria en juillet. Ce dernier s’est rapidement propagé dans le monde, notamment en Europe et aux États-Unis.
Il s’agit d’un sous-variant d’Omicron qui a eu cinq mutations.
Plus précisément, le BQ.1.1 est un sous-lignage du variant BA.5, puis une évolution du variant
BQ.1. Les mutations qu'il porte lui confèrent la capacité d'échapper au système immunitaire et de modifier sa protéine Spike, la clé qui permet au virus de pénétrer dans nos cellules.
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Pourquoi inquiète-t-il les autorités ?
Ce variant inquiète particulièrement les scientifiques et les autorités sanitaires parce qu’il résiste aux anticorps monoclonaux administrés comme traitement des formes sévères du Covid. Des infectiologues de l'université de Göttingen en Allemagne ont testé les anticorps à visée thérapeutique autorisés dans l’Union Européenne, seuls ou en cocktail, sur ce variant.
D’après les résultats, aucun anticorps n’a réussi à le neutraliser. Un constat particulièrement préoccupant pour les personnes immunodéprimées, plus à risque de formes graves, souvent non protégées par la vaccination et dont le traitement du Covid repose en partie sur ses anticorps monoclonaux.
Mais ce n'est pas tout : BQ.1.1 pourrait aussi échapper au système immunitaire, autorisant des "recontaminations". Ainsi, comme l'explique au Midi Libre Mircea Sofonea, maître de conférences en épidémiologie et évolution des maladies infectieuses à l'Université de Montpellier : "la vaccination et les précédentes infections sont moins protectrices" contre ce nouveau variant.
S'il résiste aux anticorps, le variant BQ.1.1 ne résiste pas aux gestes barrière. Le port du masque, l'aération des lieux clos et le lavage des mains restent des manières efficaces de se protéger contre le virus.