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Le réalisateur Jean-Luc Godard a choisi le suicide assisté

Jean-Luc Godard, cinéaste franco-suisse, s’est éteint aujourd’hui à 91 ans. Souffrant de plusieurs maladies, il a eu recours à l’assistance au suicide.

Muriel Kaiser
Rédigé le
Le réalisateur Jean-Luc Godard en 2001  —  Denis Makarenko / Shutterstock.com

Ce mardi 13 septembre, le réalisateur Jean-Luc Godard est décédé à son domicile de Rolle, en Suisse.

À 91 ans, "il a eu recours à l'assistance légale en Suisse d'un départ volontaire suite à de multiples pathologies invalidantes selon les termes du rapport médical", a expliqué Patrick Jeanneret, le conseiller de sa famille.

De plus en plus de suicides assistés en Suisse

En Suisse, une personne prêtant assistance au suicide de quelqu'un - par exemple en lui procurant une substance mortelle - est punissable d'une peine privative de liberté de cinq ans au plus ou d'une peine pécuniaire, s'il est"poussé par un mobile égoïste". 

Mais des organisations, comme Exit, fournissent une assistance au suicide dans le cadre de la loi tant qu'"aucun motif égoïste" ne peut leur être reproché. La pratique de l'assistance au suicide est encadrée par des codes de déontologie médicale. Ainsi, l'association Exit a accompagné près de 1 400 personnes dans la mort en 2021. 

Ces dernières années, les suicides assistés ont augmenté, de 187 cas par an en 2003 à 965 en 2015, selon l'Office fédéral de la statistique. Après une légère diminution en 2016, ils sont à nouveau en hausse.

À lire aussi : Fin de vie, euthanasie : bientôt, une aide active à mourir ?

Le suicide assisté interdit en France

En France, l'euthanasie et le suicide assisté sont interdits. La fin de vie est encadrée par la loi Claeys-Leonetti de 2016. Elle a élargi la première loi de 1999, à l'origine des soins palliatifs. Depuis, toute personne peut faire une directive anticipée, c’est-à-dire notifier sa volonté de poursuivre, limiter, arrêter ou refuser des traitements ou actes médicaux. En l’absence de directive, une personne de confiance peut être désignée par écrit pour prendre les décisions.

Les conditions sont aussi mieux définies pour empêcher l’obstination déraisonnable - longtemps appelée acharnement thérapeutique. Si le pronostic vital est engagé, les personnes malades peuvent également bénéficier de la sédation profonde et continue. 

Hasard du calendrier, ce mardi 13 septembre, le Comité consultatif national d’éthique a rendu un avis favorable à l'"aide active à mourir" dans un cadre éthique.

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