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Le surpoids n'augmente pas le risque de décès, mais l'obésité si

Contrairement à l'obésité, le surpoids n'augmente pas le risque de décès, affirme une vaste étude qui remet une nouvelle fois en cause la fiabilité de l'IMC seul comme indicateur de bonne santé.

Mathieu Pourvendier avec AFP
Rédigé le , mis à jour le
Les résultats ont montré que les personnes ayant un IMC entre 25 et 30, les plaçant dans la catégorie des personnes en surpoids, n'avaient pas de risque de décès accru comparé à celles ayant un IMC entre 22,5 et moins de 25  —  Shutterstock

Les personnes dont l’indice de masse corporelle (IMC) correspond à une situation de surpoids n'ont pas de risque accru de décès, contrairement aux personnes catégorisées comme obèses. C'est ce qu'affirme une nouvelle étude publiée mercredi 5 juillet dans la revue PLOS One.

L'étude intervient dans un contexte de prise de poids des populations, à la fois dans les pays riches ou plus pauvres. Aux Etats-Unis par exemple, plus de 70% des adultes sont considérés comme étant en surpoids ou obèses. 

"L'IMC seul n'est pas un très bon indicateur"

Selon les auteurs de ces travaux, Aayush Visaria et Soko Setoguchi, de l'université Rutgers dans le New Jersey, ces résultats montrent que d'autres indicateurs que l'IMC, comme la mesure de la répartition corporelle de l'excès de graisse, donnent davantage d'informations sur l'état de santé.

Quoique très utilisé dans le monde médical, l'IMC est en effet de plus en plus considéré comme un outil limité pour évaluer l'état de santé d'une personne. 

"Je pense que ce que les gens devraient en tirer est que l'IMC seul n'est pas un très bon indicateur de santé", confie à l'AFP Aayush Visaria. Cette mesure "a son utilité" car elle est "très simple à calculer et très accessible", mais d'autres facteurs devraient être pris en compte, comme la mesure du tour de taille ou la densité des os et des muscles, a-t-il complété. 

Le surpoids reste associé à des maladies comme le diabète ou des maladies cardio-vasculaires, a-t-il souligné. Mais "j'ai vu des gens avec des IMC similaires et des conséquences très différentes pour leur santé."

Une enquête sur 550 000 adultes

L'étude a analysé les données de 550 000 adultes américains ayant répondu à une vaste enquête de santé entre 1999 et 2018, ainsi qu'une base de données de 2019 sur les décès. Plus de 75 000 personnes sont décédées durant la période étudiée.

Des informations ont été récoltées sur l'IMC des participants (calculé en fonction du poids et de la taille déclarés) ainsi que sur d'autres facteurs comme l'exercice physique, le tabagisme, d'éventuelles maladies chroniques ou encore la couverture santé.

"C'est une vaste étude avec un échantillon représentatif", a commenté auprès de l'AFP George Savva, biostatisticien au Quadram Institute au Royaume-Uni.     

Un risque accru pour les IMC faibles et élevés

Les résultats ont montré que les personnes ayant un IMC entre 25 et 30, les plaçant dans la catégorie des personnes en surpoids, n'avaient pas de risque de décès accru comparé à celles ayant un IMC entre 22,5 et moins de 25, c'est-à-dire un IMC considéré "normal".

Toutefois, le risque de décès grimpait significativement pour les personnes ayant un IMC faible, inférieur à 20, et celles dont l'IMC était égal ou supérieur à 30 (soit les personnes catégorisées comme obèses). 

Ainsi, quelqu'un souffrant d'obésité massive (IMC de 40 et plus) et n'ayant jamais fumé avait deux fois plus de risque de mourir qu'un non-fumeur ayant un IMC dit "normal".      

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Diabète, arthrose, hypertension...

D'autres travaux plus anciens avaient, eux, établi un lien entre surpoids et risque accru de décès. Pour expliquer ces nouveaux résultats, George Savva avance que les maladies liées au surpoids, comme un haut taux de cholestérol ou l'hypertension, étaient mieux prises en charge aujourd'hui. "Donc on peut s'attendre à ce que la relation entre poids et décès change au cours du temps", a-t-il affirmé . 

Le lien entre mortalité et IMC "n'est peut-être plus la mesure importante, sachant que beaucoup de maladies chroniques peuvent maintenant être mieux traitées", a abondé Naveed Sattar, professeur à l'université de Glasgow. 

Mais "on sait par ailleurs que plus le poids est élevé, plus le risque de développer des problèmes de santé augmente, comme le diabète, l'arthrose, l'hypertension, l'insuffisance rénale...", a-t-il ajouté. "Ces maladies nuisent à la qualité de vie des personnes et leur bonheur. Ce sont ces mesures de la 'qualité de vie' sur lesquelles il faut davantage nous concentrer."      

Minute docteur : c'est quoi l'IMC ?  —  Le Mag de la Santé - France 5

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