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Le "ver de feu" prolifère en Méditerranée : faut-il s’inquiéter ?

Ce ver marin qui peut mesurer plus de 50 cm provoque des brûlures, des inflammations et des démangeaisons. Les plages d’Europe du Sud sont particulièrement concernées.

Mathis Thomas avec AFP
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Les poils urticants du "ver de feu", ou Amphinomidae, peuvent provoquer des démangeaisons et des brûlures  —  Shutterstock

Depuis quelques années, les chenilles processionnaires ont envahi toutes les régions françaises, à la faveur du réchauffement climatique. Seules étaient à peu près épargnées jusqu’ici les zones côtières. L'accalmie est désormais terminée pour les plages. Un nouveau fléau menace les littoraux méditerranéens : le "ver de feu", ou Amphinomidae.

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Des masques et des chaussures pour se baigner

Cette espèce invasive peut atteindre 50 cm et prolifère tout particulièrement sur les côtes italiennes. Elle présente non seulement un danger pour les baigneurs, mais également pour l’écosystème. Pour cause, le "ver de feu" est recouvert de poils blancs urticants et venimeux au contact de la peau humaine. Quiconque aurait l’imprudence de toucher un spécimen risque de souffrir de brûlures et de fortes démangeaisons. Sur les plages siciliennes, où la présence du ver marin est documentée depuis plusieurs années, les locaux se munissent de masques et de chaussures pour se baigner.

Heureusement pour les touristes, ce mille-pattes est assez facilement repérable grâce à ses couleurs vives. Si le danger réel pour les humains est plutôt faible, le "ver de feu" représente un véritable fléau pour les écosystèmes où il prolifère. Cette espèce invasive se nourrit indistinctement de la faune et de la flore marine. Les coraux sont touchés, mais également les poissons pris au piège des filets des pêcheurs.  

Une conséquence du réchauffement climatique

Également surnommés "vers barbelés", ils "mangent la tête, tout le corps, et l'éviscèrent", explique un pêcheur sicilien à l’AFP. Les poissons à moitié dévorés ne peuvent pas être vendus. Les pêcheurs ont donc réduit la durée d'immersion des filets, ce qui se traduit par des pêches moins abondantes et n'empêche pas totalement les attaques des vers bruns, verts ou rouges. 

La présence de ces parasites n'est pas nouvelle en Méditerranée, mais ils étaient autrefois bien moins nombreux et n'étaient observés en Sicile que durant l'été. Avec le réchauffement climatique et des eaux, les vers prolifèrent désormais tout au long de l’année et leur population s'est multipliée.  

Problème supplémentaire et non des moindres : le "ver de feu" possède d’excellentes capacités de régénération. "Si vous le coupez en deux, non seulement la partie avec la tête régénère une partie arrière, mais la partie arrière parvient elle aussi à reconstituer une tête en 22 jours environ", indique Federico Betti, expert en espèces invasives.  

Chenilles processionnaires : attention aux poils urticants !  —  Le Mag de la Santé - France 5

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