Les ambulanciers du SMUR réclament un statut de soignant
Les ambulanciers du SMUR, envoyés chaque jour en intervention par le SAMU, demandent une meilleure reconnaissance de leur profession. Ils estiment ne pas être des ambulanciers comme les autres et veulent un statut de soignant. Reportage.
Olivier est ambulancier au SMUR depuis plus de vingt ans. Conduire une équipe médicale au plus vite, c’est son quotidien. Ce jour-là à Dijon, l’équipe est appelée en urgence pour une douleur thoracique. Olivier transfère délicatement la patiente sur un brancard, et prépare l’électrocardiogramme.
"Je vais vous demander de ne plus parler, essayez de vous détendre au maximum, on va faire l’enregistrement cardiaque", explique l'ambulancier.
Être au contact direct de la patiente, c’est toute la particularité du métier d’ambulancier au SMUR. Il assiste le médecin et l’infirmier-anesthésiste tout au long de l’intervention. La patiente souffre d’hypertension, elle doit être transférée à l’hôpital.
"On était auprès de la patiente. On a essayé de la réconforter au maximum parce qu’elle était un peu stressée. On a essayé de lui apporter tous les soins et fait les examens qu’il y avait à faire. On est beaucoup en binôme avec l’infirmier. Je l’aide au niveau technique, tout ce qui est logistique, tout ce qui va être en besoin pour le servir", explique Olivier Bisson, ambulancier SMUR de l'association Afash.
"Il va préparer le matériel, notamment le brancard, l’oxygénothérapie, le matériel de relevage ou de conditionnement suivant les interventions. On a tous un petit peu notre rôle défini, on est tous complémentaires dans l’équipe", déclare Christophe, infirmier-anesthésiste SMUR, CHU Dijon.
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"Ambulanciers" et non simple "conducteurs"
C'est un métier essentiel qui est aujourd’hui en manque de reconnaissance. Depuis plusieurs semaines, les ambulanciers hospitaliers multiplient les mobilisations pour faire changer leur statut.
Ils veulent être considérés comme "ambulanciers" et non comme simples “conducteurs”, et faire partie de la filière soignante. Sur ces deux points, le Ministère de la Santé s’est montré favorable, mais refuse toujours leur dernière requête celle d'accéder à la catégorie active des fonctionnaires, pour partir plus tôt à la retraite.
"On apporte toujours une plus-value, on essaye de faire gagner du temps sur la prise en charge du patient, sur l’intervention globale. Dans les textes malheureusement, on n’est pas reconnu au contact du patient", déplore Nicolas Brandt, ambulancier SMUR, CHU Dijon.
Un statut de soigneur pour une retraite anticipée
"On a une profession qui est assez pénible, on fait des nuits, on porte des charges lourdes. Toute cette partie est fatigante pour l’ambulancier, on vieillit quand même. Parfois, être jusqu’à 65 ans derrière le volant à faire des kilomètres, à un moment c’est nous qui allons passer du côté patient. C’est très important qu’on soit reconnu en catégorie active pour partir aussi en retraite à 57 ans, comme certains soignants", conclut Olivier Bisson.
De jour, comme de nuit, Olivier peut avoir jusqu’à 7 interventions au quotidien, pour des urgences sur place, ou pour des transferts de patients inter-hospitaliers. En France, on compte près de 2 500 ambulanciers au SMUR.