Les applis santé sont-elles fiables ?
Sur nos smartphones, les applications de santé nous analysent en permanence. Il en existe plus de 300 000. Mais sont-elles toujours au service de notre santé, malgré le manque de régulation des autorités publiques ?
Pour courir ou faire du vélo, il existe des milliers d’applications qui nous promettent d’être en meilleure santé. Claude est diabétique. Il en utilise une depuis cinq ans pour contrôler son taux de sucre dans le sang avec son téléphone.
"Pour contrôler ma glycémie, j'ai un capteur sur le bras. Je scanne avec mon smartphone le capteur et ma glycémie est immédiatement disponible sur l‘application", explique Claude Chaumeil, 62 ans. Grâce à cette application, Claude choisit son repas en fonction de son taux de glycémie et ajuste en conséquence son besoin en insuline avec une petite pompe reliée à son ventre. C'est l'assurance de mieux gérer son diabète avec un nouveau contrôle après le repas.
300 nouvelles applis sortent chaque jour
L’application de Claude est un dispositif médical, remboursé par la Sécurité sociale et certifié par des scientifiques. Mais c’est loin d’être le cas des 300 nouvelles applications de santé qui sortent chaque jour sur le marché. Et il est difficile de contrôler leur contenu.
L'agence Creatiwity a conçu près d’une vingtaine d’applications de santé. Si ses clients sont attentifs à la véracité des contenus médicaux qu’ils proposent, les plateformes de téléchargement, elles, ne leur demandent quasiment rien. Aucune exigence sur la conformité des informations médicales n'est réclamée. Cela reste au bon vouloir des éditeurs d'applications.
"Est-ce que les autorités publiques contrôlent ce qui est publié, j’avoue que je n’ai pas la réponse", confie Julien Blatecky, co-fondateur de l'agence Creatiwity.
Seules 36 % ont démontré leur efficacité
Alors comment les réguler ? La Haute Autorité de Santé a émis 17 critères à destination des créateurs d’application. Le but est d'améliorer la qualité du contenu médical des applications. Mais rien d’obligatoire. Le Pr Fabrice Denis, médecin et président de l’Institut National de la e-Santé, a décidé de transformer ces critères en questionnaire pour aider les éditeurs à créer des applications de santé plus fiables.
"Une fois qu’on a rempli les 25 questions, on a la note globale qui évalue les qualités principales de l’application, puis on a une liste des questions qui posent problème et qui doivent être fortement améliorées parce qu’elles plombent le résultat des notes" précise le Pr Fabrice Denis. "L’idée est de favoriser l’accès dans les mains des patients à des solutions performantes."
Le chemin est encore long. Seules 36 % des applications de e-santé ont réalisé une étude clinique pour démontrer leur efficacité.