Les cliniques privées en grève totale pendant trois jours
Du 3 au 5 juin prochains, les cliniques privées suspendront leurs activités. Elles réclament une revalorisation de leurs tarifs.
Les cliniques privées, en guerre avec le gouvernement sur leurs tarifs pour 2024, sont appelées à "suspendre totalement" leurs activités à partir du 3 juin, un mouvement soutenu par cinq des six syndicats représentatifs de médecins libéraux.
"Il y a une alliance totale entre médecine libérale et hospitalisation privée", a assuré Lamine Gharbi, le président de la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP), lors d'une conférence de presse avec les syndicats alliés (CSMF, Avenir Spé-Le Bloc, UFML-S, SML, FMF).
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Une situation sans précédent
Les spécialistes libéraux travaillent pour la plupart à la fois dans leurs cabinets et dans les cliniques, qui sont leur "outil de travail".
"Si nos établissements nous disent que certaines activités sont déficitaires, qu'on ferme des services, des blocs opératoires, parce que ce n'est plus rentable (...) notre activité sera en grande difficulté", a expliqué Philippe Cuq, co-président du syndicat de spécialistes Avenir Spé Le Bloc.
Il a alerté sur une situation "jamais connue" auparavant.
500 millions réclamés par les cliniques privées
La FHP réclame une augmentation de 500 millions d'euros de l'enveloppe budgétaire allouée aux hôpitaux privés pour 2024, pour bénéficier d'une hausse équivalente à celle allouée aux hôpitaux publics.
Pour l'instant, le gouvernement prévoit une hausse de 0,3 % de cette enveloppe pour le privé, contre 4,3 % pour les hôpitaux publics.
De leur côté, les médecins spécialistes, qui sont engagés depuis plusieurs mois dans de difficiles négociations avec l'Assurance maladie pour leur rémunération sur les 5 ans à venir réclament également 500 millions d'euros supplémentaires, pour la revalorisation de leurs actes techniques.
Une grève à durée indéterminée
Les cliniques prévoient pour l'instant une suspension totale de leurs activités du 3 au 5 juin, prolongée jusqu'au 9 juin - la date des élections européennes - pour les urgences et la permanence des soins. Le mouvement est reconductible et à durée indéterminée, a-t-il également été précisé lors du point presse.
Les professionnels commenceront à contacter les patients pour les déprogrammer "entre le 15 et le 20 mai" pour "que le 3 juin il y ait le minimum de patients hospitalisés", a indiqué Philippe Cuq.
Les patients déjà hospitalisés continueront "bien sûr" d'être soignés, a-t-il dit. Certaines activités vitales comme la dialyse continueront également d'être assurées.