Dyscalculie : un trouble d'apprentissage d'origine neurologique
Les difficultés en maths vont parfois au-delà du simple désamour pour l’arithmétique mais relèvent bel et bien du trouble d’apprentissage. Un trouble dys méconnu qui porte le nom de dyscalculie ou dyslexie des chiffres.
La dyscalculie est souvent surnommée la dyslexie des chiffres. Elle est en grande partie du temps prise en charge par de l’orthophonie, et parfois par des neuropsychologues. Ce trouble spécifique des activités numériques est un dysfonctionnement cognitif.
Clara a 14 ans et pour elle, la lecture des chiffres n’a rien d’évident. Elle souffre de dyscalculie, un trouble de l’apprentissage des mathématiques. Elle a rendez-vous chaque semaine depuis un an et demi avec une neuropsychologue.
Pour Clara, la difficulté se trouve en partie dans l’écriture des nombres. Elle doit alors revoir quelques bases.
Un retard dans les apprentissages
"On a un travail à faire sur la syntaxe du nombre, c'est-à-dire sur le fait de comprendre où chaque chiffre va devoir se positionner pour traduire ce que j’entends. On est en train de revenir avec Clara sur des acquis qu’elle aurait dû faire en primaire", explique Magali Feige, neuropsychologue.
La jeune fille est en 3ème. Une assistante de vie scolaire l’accompagne quotidiennement au collège car la dyscalculie l’handicape dans plusieurs matières.
"J'ai du mal pour un peu tout, pour les maths, en histoire-géo aussi pour les dates, pour me repérer dans le temps, même à la maison. Par exemple quand on me dit 6h moins le quart, je ne sais pas ce que ça veut dire, du coup c’est compliqué dans la vie de tous les jours", explique Clara, 14 ans.
Une origine génétique ?
La dyscalculie fait partie des troubles d’apprentissages comme la dyslexie ou la dysphasie. Cela n'a rien à voir avec un simple désamour des maths.
Son origine est neurologique et pourrait même être génétique selon certaines études. Tout se joue dans une zone bien précise du cerveau.
"Vous voyez ici typiquement, c'est une région qui est extrêmement importante pour l’apprentissage des mathématiques et qui se situe dans le cortex pariétal et tout particulièrement dans le sillon interpariétal qui va passer au milieu du cortex pariétal. Chez les dyscalculiques, on va avoir des différences structurelles donc on va voir des densités de matière grise moindre dans cette région", explique Jérôme Prado, chargé de recherche en neurosciences cognitives au CNRS.
La recherche scientifique se penche aujourd’hui sur la détection de la dyscalculie chez l’enfant. A l’avenir, l’imagerie cérébrale pourrait en effet permettre de repérer ces différences structurelles et fonctionnelles du cerveau dès le plus jeune âge afin d’agir en amont et limiter les difficultés des enfants. Mais pour le moment, seuls les professionnels de l'éducation, les parents peuvent être attentifs aux troubles et orienter l'enfant vers un médecin (généraliste, pédiatre, médecins de la protection maternelle et infantile ou encore un médecin scolaire).