"Les équipes sont essorées", aux urgences l’automne s’annonce compliqué
L’association Samu-Urgences de France prévoit un automne difficile. La situation est toujours très tendue dans les services d’urgences, et le personnel est à bout.
"Cet automne va être sans aucun doute très compliqué, on ne regarde pas forcément l'avenir avec le sourire", a annoncé le Dr Marc Noizet, président de l’association Samu-urgences de France et également chef du service des urgences de Mulhouse (Haut-Rhin).
"Les équipes sont essorées, il y a une forte attente des professionnels, on a des équipes très fragiles, où les gens sont démobilisés, donc il va falloir dès cette rentrée pouvoir donner des signaux forts aux professionnels pour éviter que l'hémorragie s'aggrave et que certains services d'urgences se retrouvent encore en plus grande difficulté", a-t-il poursuivi.
Le 15 toujours très sollicité
Si pour l’heure, on ne connaît pas encore le bilan chiffré d'activité pour les services d'urgence durant cet été, le Dr Noizet a indiqué que "vraisemblablement, l'activité au mois d'août des services d'urgences a été un peu moins importante qu'attendu".
En revanche, les centres 15 ont connu "une augmentation d'activité toujours importante par rapport à 2021". Ceci peut s'expliquer notamment par l'expérimentation de la "régulation systématique préalable". En effet, les personnes malades sont priées d'appeler le 15 plutôt que d'aller aux urgences directement.
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La télémédecine comme solution ?
Pour le Dr Marc Noizet, il est essentiel de développer de nouveaux outils pour soulager les équipes. En marge d'une conférence de presse sur l'expérimentation dans le Haut-Rhin d'une équipe mobile de télémédecine, il a ainsi déclaré : "toutes les mesures qui vont pouvoir être pérennisées seront autant de signaux positifs qui permettront de redonner un peu d'espoir à ces services".
Cette pratique permet effectivement d'éviter de nombreuses visites aux urgences. Ainsi, le véhicule mobile de télémédecine, mis en place par l'association Sauv'Life et testé depuis le 22 août dans le département alsacien, permet une visite à domicile d'un infirmier qui organise une consultation en visio du patient.
Éviter les déplacements aux urgences
"Le professionnel de santé va être les yeux et les mains du médecin qui est à distance", ce qui évitera dans la majorité des cas un déplacement aux urgences en ambulance quand le médecin ne peut pas se rendre sur place, a expliqué le Pr Lionel Lamhaut, fondateur de Sauv'Life.
Seize véhicules de ce type, sur demande des médecins régulateurs du 15, sillonnent déjà différents départements, principalement pour des consultations de personnes âgées. "C'est la grande leçon de cet été: on ne peut plus travailler l'un à côté de l'autre, il faut qu'on soit beaucoup plus agile, plus économes du système de santé aussi", a estimé le Dr Noizet.