Les femmes de plus en plus victimes d’accidents du travail
Si le nombre d’accidents du travail a globalement baissé depuis 20 ans, il a nettement progressé chez les femmes. Selon un rapport, elles sont concernées par plus d’un tiers des accidents.
En 20 ans, le nombre de femmes victimes d’accidents du travail a augmenté de 42 %, tandis que pour les hommes, ce taux a baissé de 27 %. C’est le constat de l’Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail (Anact). Elle a étudié l’évolution des risques professionnels entre 2001 et 2019.
Sur cette période, le nombre global d’accidents a diminué de 11 %. Mais depuis 2013, la tendance s’inverse avec une hausse de 6 %. Celle-ci concerne uniquement les femmes (+ 18 %), quand les chiffres sont stables pour les hommes.
En 2019, plus de 650 000 salariés ont eu un accident du travail, dont 63 % d’hommes et 37 % de femmes.
À lire aussi : Uber Eats, Deliveroo... Les livreurs sont-ils assez protégés en cas d'accident ?
Manutention manuelle, premier secteur concerné
Quatre grands risques sont à l’origine de la plupart des accidents : la manutention manuelle représente la moitié des accidents, les chutes de plain-pied 17 %, les chutes de hauteur 11 % et l’outillage à main 8 %.
Les accidents des femmes surviennent principalement dans les activités de services (santé, action sociale, nettoyage, travail temporaire) et dans le secteur de l’alimentaire (industries, commerces...).
Dans ces domaines, "les femmes exercent des métiers où les risques sont vraisemblablement sous-évalués et où les politiques de prévention sont encore insuffisamment développées", déplore l’Anact.
Adapter la prévention des risques
Les hommes sont majoritairement victimes d’accidents du travail dans le secteur du BTP. Mais ce chiffre a baissé de 30 % en 20 ans, tandis que le nombre de femmes victimes d’accidents dans ce secteur a augmenté de 85 %. Le constat est le même dans les domaines du transport et de l’énergie.
Cela s’explique par le fait que "les femmes entrent dans les secteurs à prédominance masculine dans des postes exposés au risque d’accident de travail" où "les politiques de prévention les protègent insuffisamment", selon l’Anact. Elle appelle donc à "une prise en compte des conditions d’exposition différenciées des femmes et des hommes pour progresser dans l’évaluation et la prévention des risques".
Des accidents plus graves mais moins mortels
En moyenne, les accidents qui touchent les femmes sont plus graves que ceux des hommes, dans tous les domaines excepté le BTP. Elles sont donc arrêtées plus longtemps.
En revanche, les accidents mortels concernent à 90 % des hommes.