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Moins de nitrites dans la charcuterie, mais pas d'interdiction

L’Assemblée nationale a voté jeudi 3 février le principe d’une “trajectoire de baisse” des doses maximales d’additifs nitrés dans la charcuterie. Pour autant, ces conservateurs controversés ne seront pour l'heure pas interdits.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
Image d'illustration  —  Shutterstock

Face aux additifs nitrés, un engouement quasi-unanime. Les députés ont adopté par 93 voix contre 1, et une abstention, une proposition de loi MoDem proposant de baisser le taux de nitrites dans la charcuterie, le jeudi 3 février. Adopté en première lecture à l’Assemblée nationale, le texte doit désormais être examiné par le Sénat. Ce qui paraît peu probable sous ce quinquennat compte tenu du calendrier parlementaire déjà chargé.

 Son auteur, le député centriste du Loiret Richard Ramos, s'est félicité de ce vote "historique" jeudi d'un texte "humaniste", constituant une "réponse concrète à la malbouffe, qui touche surtout les plus pauvres".

Les charcutiers recourent aux composants nitrés pour allonger la durée de conservation des produits et prévenir le développement de bactéries pathogènes à l'origine notamment du botulisme, une affection neurologique grave largement oubliée du fait des progrès sanitaires.

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Cancérogènes probables

En plus de donner sa couleur rose au jambon, naturellement gris, ces conservateurs permettent aussi d'utiliser de la viande de moins bonne qualité, moins chère, tout en gagnant du temps dans les procédés de séchage, selon un rapport parlementaire de 2021. 

En 2015, le Centre international de recherche sur le cancer de l'Organisation mondiale de la santé a classé la viande transformée, notamment la charcuterie, comme cancérogène. Elle favoriserait, entre autres, les cancers colorectaux. Les nitrites ingérés sont quant à eux considérés comme des cancérogènes probables. 

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Interdiction progressive

La proposition de loi prévoyait initialement une interdiction par étapes de ces additifs nitrés d'ici à 2025. Elle a été réécrite en commission, sous la houlette du ministre de l'Agriculture Julien Denormandie qui a souhaité avancer avec "méthode". Il veut attendre l'avis de l'agence sanitaire Anses, qui était prévu courant 2021 puis reporté à juin 2022.  

Un an après la promulgation de la loi, et en fonction de l'avis de l'Anses, un décret devra fixer "une trajectoire de baisse de la dose maximale d’additifs nitrés au regard des risques avérés pour la santé humaine". Ce décret pourra aussi "fixer une liste et un calendrier" d'interdiction de commercialisation de produits incorporant ces additifs. 

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