Levothyrox : le laboratoire Merck mis en examen pour "tromperie aggravée"
La mise en examen du laboratoire Merck ne porte pas sur la qualité de la nouvelle formule du Levothyrox mais sur le manque d'information auprès des patients lors du changement de formule.
Le scandale du Levothyrox se poursuit. La filiale française du laboratoire pharmaceutique allemand Merck a annoncé mercredi 19 octobre sa propre mise en examen pour "tromperie aggravée" dans le volet pénal du dossier du changement de formule du médicament Levothyrox.
"Le président de Merck en France a été entendu"
mardi 18 octobre au pôle santé du tribunal judiciaire de Marseille, explique le groupe
dans un communiqué. À l'issue de cette audition, "la juge d'instruction
a décidé de mettre la société Merck en examen pour tromperie aggravée".
Une accusation liée aux "modalités d'information"
La mise en examen est liée aux "modalités d'information mises en place au moment de la transition de l'ancienne à la nouvelle formule en 2017", pour ce médicament prescrit contre l'hypothyroïdie, précise l'entreprise.
La nouvelle composition du médicament, modifiant certains de
ses excipients afin d'apporter davantage de stabilité au produit, a été
incriminée, entre mars 2017 et avril 2018, par quelque 31.000 patients souffrant notamment de maux de tête, d'insomnies, ou de vertiges.
Ensuite, une enquête pénale pour tromperie aggravée, homicide et blessures involontaires avait été ouverte en 2018.
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"Préjudice moral"
"Cette mise en examen ne concerne en aucun cas la qualité de la nouvelle formule du Levothyrox", assure le laboratoire, soulignant vouloir "apporter toute précision nécessaire afin de faire établir qu'aucune infraction pénale, de quelque nature que ce soit, n'a été commise."
Dans le volet civil du dossier, la Cour de cassation avait
rejeté en mars le pourvoi du groupe, condamné en 2020 à indemniser plus de 3.300 utilisateurs ayant souffert d'effets secondaires à la suite du changement
de formule.
Enfin, dans son arrêt, la plus haute juridiction française avait
estimé que "lorsque la composition d'un médicament change et que cette
évolution de formule n'est pas signalée explicitement dans la notice, le
fabriquant et l'exploitant peuvent se voir reprocher un défaut
d'information", pouvant "causer un préjudice moral".