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L'OMS dresse une première liste mondiale des champignons mortels pour l'humain

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié une liste d’agents pathogènes fongiques prioritaires. Ce catalogue réunit 19 champignons considérés comme des menaces majeures pour la santé publique.

Mathieu Pourvendier
Rédigé le
Les personnes à risque d'infection fongique forme grave sont celles qui ont un cancer, une greffe d’organe, une maladie respiratoire chronique, une tuberculose ou qui sont immunodéprimées  —  Shutterstock

Ils seraient au nombre de 19. Le 25 octobre, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié un rapport listant les agents pathogènes fongiques prioritaires. Ces champignons responsables d'infections seraient pour l'OMS une menace pour la santé publique. Il s’agit selon l'organisation de "la première initiative mondiale visant à définir un classement systématique par ordre de priorité des agents pathogènes fongiques". L’objectif de la liste est "d’orienter et de stimuler la recherche et les interventions politiques afin de renforcer la réponse mondiale aux infections fongiques et à la résistance aux antifongiques", précise l'OMS dans un communiqué.

Trop peu de médicaments antifongiques disponibles

Selon l’OMS, ces 19 pathogènes sont une menace majeure pour la santé publique car ils deviennent non seulement plus courants mais aussi plus résistants aux traitements. Aujourd’hui, il existe seulement quatre classes de médicaments antifongiques disponibles. Et peu de candidats à tester pour en développer de nouveaux.

Les formes graves des infections fongiques concernent les personnes gravement malades ou les personnes immunodéprimées. Les individus les plus à risque sont donc ceux qui ont un cancer, une greffe d’organe, le VIH, une maladie respiratoire chronique ou encore une tuberculose.

À lire aussi :  L'inexorable progression des infections fongiques invasives

Trois catégories de priorité

Actuellement, les 19 champignons dangereux sont classés en trois catégories : priorité critique (Candida auris, Cryptococcus neoformansAspergillus fumigatus et Candida albicans), priorité élevée (Nakaseomyces glabrata, Histoplasma spp, Mucorales spp, Fusarium spp, Candida tropicalis, Candida parapsilosis, le mycétome) et priorité moyenne (Scedosporium spp, Lomentospora prolificans, Coccidioides spp, Pichia kudriavzevii, Cryptococcus gattii, Talaromyces marneffei, Pneumocystis jirovecii et Paracoccidioides spp).       

Ce classement a été établi en fonction de plusieurs critères, notamment l'impact du champignon sur la santé et le risque lié à la résistance aux antifongiques. L’OMS donne une précision : "la liste doit être interprétée et contextualisée avec soin, car certains agents pathogènes endémiques pourraient être plus préoccupants dans leur contexte régional ou local". 

Lutter contre la résistance aux antifongiques

Néanmoins, les auteurs du rapport déplorent un manque de données indispensables pour étudier la résistance aux traitements des champignons. 

Selon l'OMS, la principale inquiétude réside dans la résistance des champignons aux médicaments antifongiques. Cette résistance, qui rend les traitements inefficaces contre certaines souches de champignons, est liée à l'utilisation abusive des antifongiques, par exemple dans l’agriculture. Le mécanisme est le même que celui de la résistance des bactéries aux antibiotiques. Une des conséquences pour les antifongiques est notamment une augmentation des infections au champignon Aspergillus fumigatus résistant aux traitements. 

La priorité pour l'OMS est de soutenir les recherches qui permettront de trouver de nouveaux traitements, de lutter contre l’utilisation des antifongiques pour diminuer les impacts sur la résistance, et améliorer les interventions de santé publique en ce qui concerne la prévention et les diagnostics.

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