Maladie de Parkinson : un traitement pour améliorer la qualité du sommeil
Les symptômes de la maladie de Parkinson sont nombreux, outre les tremblements, d’autres dérèglements surviennent comme les insomnies. Une équipe de neurologues a eu l’idée de prolonger le traitement pendant la nuit. Les résultats impressionnants de ce protocole ont permis à Alain de raconter son expérience.
Alain Marin souffre de graves insomnies provoquées par la maladie de Parkinson.
Il venait dans cette clinique tester un traitement dans le cadre d’un protocole de recherche. Aujourd'hui, l'étude est publiée et son médecin peut enfin partager avec lui précisément ses résultats.
Un temps de sommeil doublé
"On a enregistré votre sommeil dans les deux conditions, sous placebo et sous traitement. Sous traitement vous dormez 381 minutes donc plus de 6 heures alors que sous placebo vous dormez 183 minutes. Comme vous avez été un des premiers inclus dans l’étude, on a un bon recul aujourd’hui et on voit que cet effet bénéfique sur le sommeil non seulement vous l’avez eu au début mais vous l’avez encore aujourd’hui", explique le Dr Valérie Cochen de Cock, neurologue.
Les 45 autres participants à l’étude ont aussi au moins doublé leur temps de sommeil. Ce résultat est obtenu grâce au traitement injecté par une pompe automatique pendant la nuit, apportant de la dopamine.
Les dérèglements provoqués dans le cerveau par la maladie de Parkinson sont permanents.
Le manque de dopamine, un transmetteur de message entre les neurones, continue à altérer les mouvements des patients.
Une vie retrouvée !
"Quand vous avez une difficulté à vous mouvoir si importante que vous ne pouvez pas changer de position dans le lit, très vite, vous avez mal, cette douleur vous réveille et vous empêche de dormir. On s’est dit qu'il fallait compenser le manque de dopamine pendant la nuit. On a une véritable efficacité sur l’échelle globale de ce trouble du sommeil dans la maladie de Parkinson. Le message c’est qu’il faut traiter les patients la nuit", déclare le Dr Valérie Cochen de Cock.
Grâce à son traitement depuis 3 ans, Alain a donc retrouvé son sommeil et sa vie, en commençant par la musique.
"Physiquement c’était l’épuisement complet, je ne pouvais pas jouer, je n’arrivais à pas me concentrer sur quoi que ce soit… je n’étais vraiment pas bien. Parfois je dormais la journée, j’étais complètement déphasé, décalé", confie Alain.
Généraliser le traitement la nuit
C’était un véritable cercle vicieux. La fatigue l’empêchait même de faire la rééducation et la marche quotidienne qui doivent freiner la maladie.
Aujourd’hui, il a retrouvé toute cette routine grâce à sa fameuse pompe, qu’il installe bien avant la nuit.
"Je décline un petit peu au fur et à mesure que la journée passe, donc les facilités de faire les choses diminuent aussi. Se piquer le soir, aux alentours de 19h me convient. Si je vais au-delà de 19h, je vais mettre deux fois plus de temps. À partir de 21h, ça va se mettre en route et va diffuser en continu. Ça a changé ma vie", conclut Alain.
La publication des très bons résultats de l’étude dans la revue internationale Lancet devrait permettre la diffusion de ce traitement à tous les patients concernés.