Maladie de Sever : quand les douleurs au talon frappent les enfants

Avoir les pieds sur terre peut devenir un véritable enfer, c'est ce qui arrive à Noan qui ne supporte plus de poser les talons au sol. À 11 ans, une maladie de Sever lui a été diagnostiquée.

"C'est l’os qui grandit plus vite que le tendon et du coup, il tire sur le tendon", explique Noan.

Inflammation et micro-déchirures

L’os et le tendon sont tous les deux concernés, puisque c’est à leur jonction que tout se joue. Entre 8 et 16 ans, le tendon n’est pas encore complètement mature, il est encore un peu frêle.

Si l'enfant tire un peu trop dessus, en faisant du sport, il peut y avoir une inflammation à l’endroit où il s’attache à l’os du talon, le calcanéum. L’inflammation et les micro-déchirures sont alors très douloureuses et les enfants ont du mal à poser le talon au sol quand il marche. 

Noan est sévèrement touché par cette pathologie."Début septembre, il a voulu commencer l’athlétisme. Le soir, il est rentré, il ne posait pas bien son pied", raconte Marie Jacquot, la mère de Noan. "Le lendemain matin, il m’a dit qu’il avait mal au talon donc il n’y avait plus que les doigts de pieds qui étaient posés. Les jours qui ont suivi, il ne voulait plus du tout marcher, ça lui faisait trop mal même quand il marchait avec le bout des pieds", poursuit-elle.

Arrêt du sport et kinésithérapie

Plâtré pendant trois semaines, en fauteuil, Noan a dû faire face au regard des autres."Ça a été un moment aussi embêtant parce que les copains de l’école ne voulaient pas m’accepter en fauteuil pour ce que je voulais faire. J'ai été un peu laissé à l’écart. Ça a été un moment assez difficile à vivre. Par exemple, il y a un moment en fauteuil, j’ai voulu jouer au ping-pong et on m’a dit que la table de ping-pong n'était pas un endroit pour les fauteuils", confie Noan.

Mais le jeune garçon n’en a pas lâché sa raquette pour autant. Tous les soirs, le garage se transforme en gymnase, où se joue un duel père à fils. l’un debout, l'autre assis. "Le seul problème quand tu joues assis, c’est que la raquette peut arriver au-dessus des yeux, c'est difficile de voir la prochaine balle. Parfois, ça peut être un peu gênant", précise Noan.

Mais Noan compte bien abandonner ses quatre roues pour jouer à nouveau sur ses deux pieds. Deux fois par semaine, il s’exerce chez le kiné.

Des douleurs qui cessent à la fin de la croissance

"On voit qu'il y a un gros déséquilibre de force, il faut absolument travailler l’équilibre, sur les deux jambes et sur un pied. Quand Noan est arrivé, je ne pouvais même pas lui toucher le talon pour masser. On était vraiment sur une douleur très aiguë", explique Justine Delouche, sa kinésithérapeute.

"Je viens vérifier que ce soit bien souple, pour contrôler la mobilité. Pour l’instant, ça me semble plutôt positif quand on voit d’où on vient. On se dit que ça paye et que c’est vraiment encourageant pour la suite. Une fois qu’il deviendra grand, normalement, il n'y aura plus de soucis. Le temps fera son œuvre", renchérit-elle.

Les douleurs devraient cesser à la fin de sa croissance. D’ici là, il faudra s’armer de patience. Être grand, ça prend du temps.