Allergies : les traitements de désensibilisation moins remboursés ?
Un quart des Français souffre d’allergies. Un chiffre qui augmente chaque année. Mais les traitements de désensibilisation pourraient bientôt être moins remboursés.
C’est un rapport qui provoque la colère des allergologues. Le 13 décembre dernier, la Haute Autorité de Santé a recommandé de diminuer le taux de remboursement de certains médicaments contre les allergies. Selon la HAS, "les données disponibles montrent une efficacité mal démontrée ». Ces traitements ne présenteraient «pas d’intérêt pour la santé publique ".
Le Dr Anne Fanton d’Andon, chef du service évaluation des médicaments de la HAS, explique : "jJ comprends que ça puisse choquer parce que le terme donne l’impression que ces médicaments n’auraient pas d’intérêt. Ils ont un intérêt. Un intérêt individuel d’abord. Mais la notion d’intérêt de santé publique ne prend pas en compte seulement l’effectif de la population mais aussi l’efficacité".
La HAS recommande donc que les injections, aujourd’hui remboursées à hauteur de 65%, ne le soient plus. Quant aux gouttes sublinguales, elles passeraient d’un remboursement de 65% à 15%. Les spécialistes dénoncent une inégalité d’accès au soin. Ils craignent que, faute de moyens, certains patients ne se fassent plus soigner.
Selon le Pr Jocelyne Just, présidente de la Société Française d’Allergologie : "Si vous laissez ces patients allergiques sans être traités par l’immunothérapie, ils vont s’aggraver. Leurs allergies seront de plus en plus graves, de plus en sévères… Et, à un moment, c’est quoi le traitement ? Ce sont les biothérapies qui coûtent 15 000 à 30 000 euros par an, contre 1000 euros par an pour l’immunothérapie. C’est aberrant".
Pour le moment, la HAS n’a publié qu’un avis provisoire. Le gouvernement choisira de suivre ou non ces recommandations.