Le dépistage du cancer de la prostate par dosage du PSA est-il justifié ?
Selon une étude publiée le 5 septembre 2017 dans les Annals of Internal Medecine, le dosage du PSA permettrait bien de réduire la mortalité par cancer de la prostate. Malgré ces nouvelles données, le débat sur l'intérêt du dépistage se poursuit.
Il y a douze ans, le Pr Philippe Sebe, chirurgien urologue à l’hôpital des Diaconesses à Paris, a diagnostiqué un cancer de la prostate à Roger, 73 ans à l’époque. Le médecin a décidé de ne pas l’opérer. Un soulagement pour son patient. "Je n’avais pas de souffrance. Et j’avais vu tous mes amis très diminués après l’opération". À la chirurgie, le Pr Philippe Sebe a préféré une surveillance régulière avec un dosage du PSA.
Le dosage du PSA, thermomètre de prostate
Le PSA est un antigène prostatique spécifique, qui est une sorte de thermomètre de la prostate. Lorsqu’il augmente, il peut être le signe d’un cancer de la prostate. Actuellement au coeur du dépistage, cet outil n’est pas fiable à 100%. Pour le Pr Philippe Sebe, "il faudrait améliorer les éléments diagnostiques disponibles. Il faut savoir que nous devons encore faire des biopsies dans toute la prostate !, explique-t-il. On est très en retard dans la prise en charge de cette maladie, qu'aujourd'hui on connaît finalement assez mal".
L'ablation de la prostate, une nécessité dans certains cas
Le cancer de la prostate évolue lentement. Décider de ne pas le traiter est un pari. Parfois, la chirurgie est une nécessité vitale. L'ablation de la prostate peut alors être réalisée à l'aide d'un robot. Le Dr Bertrand Guillonneau, chirurgien urologue à l'hôpital des Diaconesses à Paris, opère toujours en derniers recours. "Ce n'est pas rien de se faire enlever la prostate. Symboliquement, c'est très pénible. Les gens sont stériles. Il y a les problèmes d’incontinence, de troubles de la sexualité...".
Pour réaliser cet arbitrage dans de meilleures conditions, les médecins espèrent disposer à l'avenir de nouveaux marqueurs de la maladie.