Cancer du sein : comment éviter les chimiothérapies inutiles ?
Certaines patientes atteintes d'un cancer du sein pourraient être dispensées de chimiothérapie après la chirurgie grâce à la réalisation d'un test génomique. C'est ce qui ressort d'une vaste étude dévoilée lundi 18 avril au congrès de l'American Association for Cancer Research (AACR).
Faut-il réaliser une chimiothérapie après la chirurgie ? C'est une question que tous les oncologues se posent face à une patiente atteinte d'un cancer du sein. Pour les aider dans cette décision thérapeutique, ils peuvent désormais compter sur des tests génomiques qui se fondent sur l'analyse de l'activité de plusieurs dizaines de gènes dans les tissus tumoraux. Des tests qui sont réalisés sur un fragment de la tumeur prélevé au cours de l'intervention chirurgicale (ablation de la tumeur ou mastectomie), uniquement en accord avec la patiente.
Le résultat de ces analyses de biologie moléculaire permet d'évaluer le bénéfice d'une chimiothérapie adjuvante pour certaines patientes uniquement. "Le test s'adresse à une femme qui a un cancer du sein qui ne mesure pas plus de 5 cm, qui n'a pas un gros envahissement ganglionnaire et qui a des paramètres biologiques intermédiaires", explique le Dr Suzette Delaloge, oncologue à l'Institut Gustave-Roussy de Villejuif (Val-de-Marne). Au total, on estime que 10.000 à 15.000 femmes pourraient bénéficier de ces tests génomiques. Parmi elles, 46% pourraient éviter la chimiothérapie et ses lourds effets secondaires.
Actuellement, cinq tests génomiques différents sont disponibles sur le marché. Seuls certains centres les proposent à leurs patientes car ils sont très coûteux : entre 1.800 et 3.000 euros. Mais la donne pourrait changer : depuis le 1er avril, l'Assurance maladie prend en charge ces tests à hauteur de 1.850 euros.