Cancer : vers des diagnostics toujours plus précis
Le cancer constitue la première cause de mortalité dans le monde. L'OMS estime que le cancer aura fait 84 millions de morts entre 2005 et 2015 si aucune mesure n'est prise. Pourtant, c'est une maladie qu'on peut aujourd'hui guérir dans plus de la moitié des cas et les chances de guérison sont d'autant plus élevées que le cancer est soigné tôt.
Différents stades, différents traitements
Normalement, chaque cellule suit un programme bien établi : elle naît, accomplit sa tâche, se multiplie puis finit par mourir. Mais quand une cellule n'est plus capable de se réparer et qu'au lieu de dégénérer, elle continue à se diviser, c'est qu'elle est devenue anormale. Cette multiplication anarchique sans aucun contrôle fait apparaître un amas de cellules qui grossit de plus en plus, cette masse est la tumeur cancéreuse.
Selon sa localisation, la tumeur peut parfois être perçue par simple palpation lors d'un examen clinique. D'autres examens doivent confirmer ce diagnostic et le compléter : la radiographie permet de visualiser les poumons et les os, la mammographie explore les seins, le scanner inspecte l'ensemble du corps, l'IRM fouille le cerveau, la moelle osseuse et les parties molles, tandis que l'endoscopie plonge dans les cavités du corps pour repérer les excroissances suspectes.
Dans tous les cas, il faudra faire une biopsie, un prélèvement d'un fragment de tissu sur l'organe suspecté d'être cancéreux. Car seule l'analyse des cellules permettra d'affirmer si c'est bien un cancer et quel en est le stade. Une biopsie permet de savoir s'il s'agit d'un cancer in situ ou infiltrant.
On parle de cancer in situ, quand les cellules malignes restent localisées dans l'organe où elle sont nées. En revanche quand des cellules cancéreuses quittent la tumeur primaire et qu'elles se propagent aux ganglions lymphatiques avoisinants, elles atteignent d'autres parties du corps et forment des tumeurs secondaire, ce cancer devient alors infiltrant (ou cancer invasif). Des cellules des glandes mammaires se retrouvent par exemple dans le cerveau ou les poumons pour former de nouvelles tumeurs, c'est ce que l'on appelle des métastases.
L'ensemble des examens va permettre de récolter le maximum d'informations afin de mieux combattre la maladie.
Cancer : le déni retarde la prise en charge
Quand le cancer se manifeste, le corps peut parler mais nous ne l'écoutons pas toujours. Chacun fait face aux symptômes à la lumière de son histoire et de ses représentations de la maladie.
Jean-Pierre s'est remémoré l'irruption des signes du cancer colorectal dans sa vie.
L'auto-palpation pour dépister le cancer du sein
Une auto-palpation des seins bien menée peut permettre de détecter une éventuelle masse. Les gestes à effectuer sont simples et rapides, mais sont mal connus et peu pratiqués par les femmes.
L'auto-examen du sein est d'une grande utilité pour détecter une éventuelle tumeur, pour peu que les gestes soient méthodiques et effectués régulièrement : "Il faut faire l'auto-palpation après les règles car avant les règles, le sein est plus tendu, plus douloureux donc la palpation est plus douloureuse et on sent davantage de 'boule' qu'après les règles", explique le Dr Françoise Forsans, gynécologue.
Il est également important de vérifier l'aspect normal du mamelon et de s'assurer qu'aucun écoulement ne s'en échappe. Toutes les anomalies ne sont pas un signe de cancer. Beaucoup de tumeurs sont bénignes et seuls des examens spécifiques (échographie, mammographie...) permettent de poser un diagnostic de cancer du sein.
Cancer du sein : prélever un échantillon de la tumeur
Avec 52.600 nouveaux cas en 2010, le cancer du sein est le plus fréquent des cancers chez la femme. Si la mammographie permet de distinguer des anomalies dans les seins, elle ne permet pas toujours de savoir si ces anomalies sont bénignes ou non.
En cas de doute, le médecin effectue une biopsie particulière, la biopsie stéréotaxique par Mammotome®. Cet examen permet de décider si oui ou non un traitement anticancéreux est nécessaire.
Cancer de la vessie : utiliser la fluorescence
En France, le cancer de la vessie est le deuxième cancer urinaire après celui de la prostate. Cette maladie se caractérise par des taux élevés de récidive. Son diagnostic repose, entre autres, sur la cystoscopie en lumière blanche. Introduit par le canal de l'urètre, le cystoscope permet au médecin de visualiser l'intérieur de la vessie afin de déceler d'éventuelles anomalies.
Les médecins disposent aujourd'hui d'une nouvelle méthode : la cystoscopie de fluorescence, qui permet de détecter des tumeurs superficielles supplémentaires chez un patient sur quatre.
PET-scan : quand la radioactivité aide au diagnostic
Les outils de diagnostic sont de plus en plus performants et les examens d'imagerie de plus en plus précis. Le TEP scanner ou PET-scan permet de déceler des tumeurs d'une taille inférieure à 5 millimètres grâce à des produits radioactifs.
Une technique dont l'utilisation nécessite d'importantes précautions et qui est pratiquée dans les services de médecine nucléaire.
Le PET scan est un examen de pointe qui permet de détecter des tumeurs à un stade très précoce. La première étape de l'examen consiste à injecter au patient du glucose marqué par un produit radioactif. Tout est automatisé et calibré par une machine en fonction du poids du patient.
Le patient se repose ensuite pendant une trentaine de minutes, le temps que le produit radioactif se fixe sur d'éventuelles cellules cancéreuses. Concernant les précautions de radioprotection, les patients subissant un PET scan doivent limiter le temps d'une journée les contacts avec les enfants et les femmes enceintes. Il est également conseillé au patient de boire beaucoup pour permettre d'éliminer plus vite le produit.
Le patient passe ensuite un scanner. Pendant un certain temps, le manipulateur fait l'acquisition d'images de l'ensemble du corps. L'objectif est alors de localiser les endroits où le glucose précédemment injecté se dépose car le glucose est le carburant des cellules malignes.
Le résultat du PET scan n'est pas immédiat car il faut traiter les images avant de les transmettre au médecin nucléaire qui les analysera. Les médecins récupèrent des imageries qui sont d'une grande précision et qui permettent de localiser des tumeurs inférieures à 5 millimètres. L'oncologue doit aussi examiner ces images. En cas de récidive, cela permet de proposer rapidement une stratégie thérapeutique au patient.
Fibroscopie bronchique : les bronches vues de l'intérieur
Lorsqu'un doute subsiste après une radiographie des poumons quant au diagnostic du cancer, les pneumologues peuvent réaliser un examen supplémentaire, la fibroscopie bronchique. Le but : explorer à l'aide d'une caméra les bronches du patient et prélever, si besoin, des échantillons de tissus.