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Gard : neuf cas de cancers rares détectés autour d’un berceau de l’aluminium

Les communes de Salindres et Rousson ont enregistré neuf cas de gliobastome, un cancer rare du système nerveux. Les rejets de la plateforme industrielle d’aluminium et de chimie pourraient être impliqués dans cet excès de cas.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le
Crédits Photo : Capture Ecran Google Maps

Un excès de cas de glioblastome. Neuf cas de ces cancers rares du système nerveux central (cerveau et moelle épinières) ont été recensés entre 2006 et 2015 dans la zone de Salindres, dans le nord du Gard, selon une étude de Santé Publique France rendue publique le 4 février 2020.

Parmi les cinq femmes et quatre hommes touchés dans les communes de Salindres et de Rousson, huit sont décédés, selon l'agence sanitaire.

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"Surveillance sanitaire"

Si le nombre de cas est faible, le taux d'incidence est trois fois supérieur à la moyenne départementale ce qui justifie, selon Santé publique France, la "mise en place d'une investigation environnementale préliminaire et de la poursuite de la surveillance sanitaire".

"On n'a pas de certitude (sur les causes, ndlr) mais on a un excès de cas", a souligné Pierre Ricordeau, directeur général de l'Agence régionale de Santé (ARS) Occitanie lors d’une conférence de presse à Nîmes. "Il va falloir que Santé Publique France actualise ses données de 2015 à 2019, c'est la priorité absolue pour nous", a ajouté Didier Lauga, préfet du Gard, lors de cette même conférence.

Pas plus d’un an de survie en moyenne

"L'interrogation des patients et des familles sur le pourquoi et le comment est toujours forte sur des tumeurs rares", a relevé Luc Bauchet, neurochirurgien au CHU de Montpellier. 
Et les glioblastomes sont des "maladies graves" détectées généralement autour de 65 ans et auxquelles les patients ne survivent en moyenne pas plus d'un an, a ajouté le médecin.

La plateforme chimique de Salindres en cause ?

Principal facteur pointé du doigt à ce stade : la plateforme industrielle de Salindres, berceau de l'aluminium et de la chimie depuis le XIXème siècle. L'usine historique de Salindres est devenue aujourd'hui une "Plateforme chimique", sur laquelle Axens produit des catalyseurs à base d’alumine et Solvay des dérivés fluorés destinés notamment à l'électronique et la pharmacie. Classée Seveso seuil haut, elle suscite localement de vives inquiétudes sanitaires et environnementales depuis des décennies.

Rechercher les sources de rayonnement

"Les rayonnements ionisants (qui émettent des rayons de forte énergie, comme les rayons X ou les rayons gamma émis par les matières radioactives, ndlr) sont les seuls facteurs de risques avérés des glioblastomes", souligne le docteur Bauchet.

La communauté scientifique s'interroge également sur l'incidence des champs électro-magnétiques ou des pesticides, précise le neurochirurgien. L'ARS Occitanie a donc saisi l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) pour identifier et vérifier les sources de rayonnements ionisants référencées dans ce secteur, notamment des "sources scellées" présentes sur la plateforme industrielle jusqu'à fin 2017.

La Direction régionale de l'environnement et l'aménagement et du logement (DREAL) sera pour sa part chargée de détecter "d'éventuelles anomalies" dans le stockage de "déchets historiques" liés à la production d'alumine entre 1860 et 1984 et contenant une radioactivité naturelle considérée comme faible. Neuf millions de tonnes de ces "boues rouges" sont enfouies dans deux "bassins" à Salindres et Rousson.

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