Cerveau : pour bien apprendre, faites des pauses !
Entrecouper ses sessions d’apprentissage par de courtes pauses permettrait au cerveau de consolider les souvenirs et de mieux acquérir une nouvelle compétence, selon des chercheurs en neurologie.
Et si la clé de l’apprentissage se trouvait… dans les pauses ? C’est ce que suggère une étude des Instituts américains de la santé (NIH) publiée dans le journal scientifique Cell Reports le 8 juin. Selon les chercheurs en neurologie qui la signent, faire de courtes pauses renforce les souvenirs et facilite donc l’apprentissage d’une nouvelle tâche.
10 secondes d’apprentissage, 10 secondes de pause
Pour ces travaux, les chercheurs ont recruté 33 volontaires en bonne santé. Tous droitiers, ils devaient apprendre à taper un code à cinq chiffres de la main gauche. Ils devaient s’y soumettre autant de fois que possible pendant 10 secondes, puis s’accorder une pause de 10 secondes et répéter cette alternance 35 fois.
Pendant toute l'expérience, les chercheurs ont cartographié leur activité cérébrale, à la fois pendant l’entraînement et pendant les pauses.
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Un rôle "tout aussi important" du repos
Résultat : pendant les temps de repos, le cerveau des sujets rejouait rapidement et de manière répétée des versions plus rapides de l’activité observée lors de l’entraînement. Bien plus rapides, même, puisque la vitesse des ondes cérébrales était alors multipliée par 20.
"Nos résultats confirment l'idée que le repos éveillé joue un rôle tout aussi important que la pratique dans l'apprentissage d'une nouvelle compétence" interprète le docteur Leonardo Cohen, chercheur en neurologie au NIH et co-auteur de l’étude dans un communiqué des Instituts.
Pourquoi ? Parce que, selon les chercheurs, les courtes pauses sont des périodes pendant lesquelles "notre cerveau compresse et consolide les souvenirs de ce que nous venons d’apprendre", poursuit le docteur Cohen.
Apprendre et rééduquer
Cette découverte pourrait servir à apprendre de nouvelles compétences plus rapidement, soufflent les chercheurs.
Mais ce n’est pas tout : elle pourrait aussi être un outil précieux pour faciliter la réadaptation et la récupération des compétences perdues chez certains patients en neurologie, par exemple après un accident vasculaire cérébral (AVC).