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40 % des démences pourraient être évitées

Alcool, tabac, chocs à la tête ou pollution... 40 % des cas de démence pourraient être évités ou retardés en réduisant une douzaine de facteurs de risques, selon un rapport publé par The Lancet jeudi 30 juillet.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

Les auteurs du rapport proposent une série de recommandations à l'intention des décideurs politiques, parmi lesquelles limiter la consommation d'alcool, stopper celle de tabac, diminuer l'obésité et le diabète ou réduire l'exposition à la pollution de l'air.
Pour la Pr Gill Livingston de l'University College de Londres, "Notre rapport montre que les décideurs et les individus ont le pouvoir de prévenir ou retarder une part importante des cas de démence (…) Ces actions sont susceptibles d'avoir le plus gros impact sur ceux qui sont concernés de manière disproportionnée par les facteurs de risques de démence, comme les habitants des pays à bas et moyen revenu et les populations vulnérables, dont les minorités ethniques".

Une augmentation des cas de démence


L’OMS rappelle que causée "par un ensemble de maladies et de traumatismes" qui touchent le cerveau, la démence "affecte la mémoire, le raisonnement, l'orientation, la compréhension, le calcul, la capacité d'apprentissage, le langage et le jugement".
Selon l'organisme, 50 millions de personnes sont atteintes de démence dans le monde, avec 60 à 70 % des cas causés par la maladie d'Alzheimer. Ce nombre tend à augmenter, car l’espérance de vie augmente. 
L'OMS estime que le nombre total de personnes atteintes de démence devrait grimper à 82 millions en 2030 et 152 millions d'ici 2050, en grande partie à cause de l'augmentation du nombre de cas dans les pays à revenus faibles ou intermédiaires.

Les facteurs de risques


En 2017, les mêmes auteurs avaient déjà publié un rapport sur la démence, à l’époque, ils avaient identifié 9 facteurs de risque : les conditions d'éducation, la perte d'audition, l'hypertension, l'obésité, le tabagisme, la dépression, l'isolement social, l'inactivité physique et le diabète.
Avec ce nouveau rapport, ils en ajoutent trois : la consommation excessive d'alcool, les blessures à la tête et l'exposition à la pollution de l'air à l'âge adulte.

Ces facteurs de risque sont-ils la cause ? 

Pour autant, d'autres scientifiques qui n'ont pas participé à l'étude soulignent que si ces facteurs de risques sont associés à la démence, il ne faut pas en déduire qu'ils en sont la cause.
La Pr Tara Spires-Jones, spécialiste du cerveau et de la démence à l'Université d'Edimbourg (Ecosse) explique à nos confrères de l'AFP : "Par exemple, la dépression à plus de 65 ans est associée à un risque de démence, mais ce type de données ne permet pas de dire si c'est la première qui contribue à provoquer la seconde, puisqu'il est également prouvé que les changements dans le cerveau au stade précoce de la démence sont des causes de dépression. (…) Ce rapport estime que 40 % des démences pourraient être évitables avec des changements de mode de vie, ce qui veut dire que 60 % sont, en l'état de nos connaissances, causés par des choses qu'on ne peut pas contrôler, comme des facteurs génétiques. (…) J'espère que ce rapport ne va pas conduire les gens à penser que c'est de leur faute s'ils souffrent de démence".
 

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