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La maladie d'Alzheimer, une réaction à une infection ?

Les causes de la maladie d'Alzheimer ne sont pas connues. Mais les scientifiques commencent à en savoir plus sur les mécanismes biologiques qui sous-tendent cette maladie neurodégénérative. Elle pourrait progresser pour lutter contre une infection des tissus cérébraux.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

De toutes les maladies neurodégénératives, la maladie d'Alzheimer est peut-être la plus crainte. À cause de ce qu'elle représente : l'atteinte à la structure de la pensée et la perte de soi. Son origine est encore assez mystérieuse. Mais deux protéines, les protéines Tau et bêta-amyloïdes, sont dans le collimateur des chercheurs. Il est désormais clair pour la communauté scientifique qu'elles s'accumulent de façon excessive et anormale dans les neurones et entraînent leur mort.

Un antibactérien naturel

Mais pourquoi ces protéines forment-elles de agrégats pathologiques dans certains cerveaux ? Une équipe de chercheurs s'est intéressée au peptide bêta amyloïde. Elle a montré, in vitro, qu'il pouvait être un antibactérien naturel. Mais des travaux menés in vitro sur des modèles animaux (des souris et des nématodes) et des modèles cellulaires de la maladie d'Alzheimer suggèrent également que l'expression de ce peptide protègerait d'infections bactériennes et mycosiques (par des champignons).

Chez la souris, les chercheurs ont provoqué une infection du cerveau par une bactérie du nom de Salmonella Typhimurium. L'organisme du rongeur n'a pas tardé à réagir : des dépôts de bêta-amyloïde se sont rapidement formés, très proches des lieux de prolifération de la bactérie. Les résultats évoquent la possibilité, intrigante, que le peptide puisse jouer un rôle dans notre immunité innée, et réagir à des stimuli inflammatoires infectieux. Ces nouvelles données suggèrent un double effet, à la fois protecteur et nocif, de ce peptide "nettoyeur".

Alzheimer, la piste inflammatoire

Les chercheurs envisagent donc que, dans la maladie d'Alzheimer, la formation des plaques amyloïdes sont une conséquence d'une infection contre laquelle le cerveau cherche à se défendre. Ils ignorent cependant encore si le cerveau lutte contre une infection réelle ou "imaginaire". Dans tous les cas, ces résultats pourront permettre d'identifier des voies inflammatoires comme de nouvelles cibles potentielles de médicaments contre la maladie d'Alzheimer.

Les médicaments contre la maladie disponibles à ce jour n'ont qu'une efficacité modeste contre le déclin des fonctions cognitives. La recherche représente un énorme enjeu. En France, on estime que 850.000 personnes sont atteintes par la maladie d'Alzheimer.

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