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Parkinson : des singes retrouvent des capacités motrices après une greffe de cellules souches humaines

La reprogrammation puis la greffe de cellules souches humaines a permis à des chercheurs de restaurer la production de dopamine chez des singes et donc d’augmenter les capacités motrices de ces animaux atteints d’une forme de la maladie de Parkinson.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le

Des cellules souches d'origine humaine ont permis d'améliorer la capacité de mouvements de singes atteints d'une forme de Parkinson, selon une étude "prometteuse" publiée mercredi dans Nature. Pour restaurer cette capacité de mouvements, altérée dans cette maladie, les chercheurs ont reprogrammé des cellules adultes humaines en cellules souches pluripotentes "iPSC" (pour "Induced pluripotent stem cells") afin de les rendre capables de donner toute une gamme de cellules différentes, en l'occurrence ici des neurones dopaminergiques.

La maladie est marquée par la dégénérescence de ces neurones qui produisent la dopamine, un neurotransmetteur intervenant dans le contrôle de la motricité, et se traduit par des symptômes qui s'aggravent progressivement tels que des tremblements, une rigidité des membres et une diminution des mouvements du corps. Elle touche plus de dix millions de personnes dans le monde, selon la Parkinson's Disease Foundation américaine. 

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La survie des cellules greffées, par injection dans le cerveau de dix primates, a été observée pendant deux ans, sans aucune apparition de tumeur. "Les singes sont devenus plus actifs, se déplacent plus rapidement et plus facilement. Leurs mouvements spontanés ont augmenté", décrit Jun Takahashi de l'université de Kyoto (Japon), cosignataire de l'article paru dans la revue scientifique Nature.  

"J'espère que nous pourrons commencer un essai clinique d'ici la fin de 2018" assure-t-il mais, avant, il faudra encore "confirmer l'efficacité et la sécurité des cellules" utilisées.

Certains pays ont interdit l’utilisation de cellules souches embryonnaires humaines

Lors d'expérimentations avec des cellules foetales, les cellules greffées ont survécu plus de 10 ans ou 20 ans dans le cerveau des patients, remarque M. Takahashi. Les neurones provenant de cellules iPSC devraient donc survivre aussi longtemps, sans nécessiter d'injections répétitives, d'après lui.

Dans cette "recherche extrêmement prometteuse", l'utilisation de cellules souches dérivées de cellules adultes (iPSC) humaines au lieu des cellules souches embryonnaires humaines (hESC) signifie que n'importe quel pays dans le monde pourra recourir à cette thérapie, remarque le Dr Tilo Kunath du Centre de médecine régénératrice MRC de l'Université d'Edimbourg. Certains pays, comme l'Irlande et la majeure partie de l'Amérique du Sud, ont en effet interdit l'utilisation de cellules souches embryonnaires pour effectuer des traitements, précise le chercheur.

Le principal traitement de la maladie repose sur des médicaments mimant l'action de la dopamine manquante dans le cerveau (levodopa ou L-dopa), mais qui peuvent entraîner au fil du temps des effets indésirables importants, tels des mouvements anormaux involontaires, et aussi perdre de leur efficacité.

Dans un autre article, publié dans Nature Communications en juin, M. Takahashi et ses collègues présentent une approche qui améliore la survie des neurones dérivés d'iPSC après la transplantation en se servant des caractéristiques du système, appelé complexe majeur d'histocompatibilité (MHC), qui joue un rôle dans le rejet des greffes. Cela permet d'améliorer la compatibilité entre le donneur et le receveur sans éliminer complètement les réactions de rejet. Les auteurs suggèrent donc d'accompagner cette greffe d'un traitement immunosuppresseur à doses réduites.

Avec AFP

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