Régime méditerranéen, le meilleur régime pour votre cerveau ?
L’observation d’un régime de type méditerranéen sur le long terme serait associée à un moindre déclin des capacités des cognitives avec l’âge, telles que la mémoire et la concentration.
Bien manger pour chouchouter non seulement sa ligne, son coeur mais aussi son cerveau, c’est possible ? Des chercheurs associés au centre de santé publique de l’université Queen’s de Belfast, en Irlande du Nord, ont voulu savoir si certains régimes possédaient un effet positif sur les capacités cognitives. Verdict : respecter sur le long terme un régime qui met à l’honneur les fruits, les légumes, les légumineuses et les céréales complètes, en tournant le dos aux graisses saturées pourrait être bénéfique pour les capacités de réflexion, de concentration et de mémoire. Ils publient ces résultats le 6 mars 2019 dans la revue Neurology.
2 621 personnes suivies pendant 30 ans
Pour leurs travaux, les chercheurs ont choisi trois régimes, déjà réputés bons pour la santé cardiovasculaire : le régime méditerranéen, le régime DASH (Dietary Approaches to Stop Hypertension, ou Approche Diététique pour Stopper l'Hypertension en français) et le régime APDQS (A Priori Diet Quality Score), un régime qui classe les aliments en groupe favorable ou non. Ces trois régimes se ressemblent : ils s’appuient tous les trois sur des apports élevés en céréales complètes, noix, fruits et légumes et légumineuses et sur des apports réduits en viande rouge, en graisses saturées et en produits laitiers entiers.
Une fois ces bases posées, les scientifiques ont suivi pendant 30 ans 2 621 participants âgés de 17 à 34 ans au début de l’étude. Leur observation du régime (basse, modérée ou élevée) a été évaluée à 25, 32 et 45 ans. Leur acuité mentale mesurées grâce aux capacités de concentration, de mémoire et de réflexion a quant à elle été testée à deux reprises : autour de 50 et 55 ans.
Un plus faible déclin cognitif
Résultat : les personnes qui observaient de façon scrupuleuse un régime méditerranéen ou un régime APDQS obtenaient de meilleurs résultats cognitifs que les autres participants. Globalement, une observation stricte de ces deux régimes méditerranéen et APDQS était associée à un abaissement du risque de déclin cognitif de respectivement 46 et 52%. Quant au régime DASH, aucune association avec une amélioration de la santé cognitive n’a pu être notée. Une observation que les chercheurs ne savent pas encore expliquer.
Plus précisément, pour le régime méditerranéen, 9% des 868 personnes qui le suivaient de façon assidue (groupe "élevé") présentaient un déclin cognitif, contre 29% des 798 personnes du groupe "bas". Un écart encore plus grand pour le régime APDQS, puisque 6% des 938 personnes du groupe "élevé" présentaient un déclin cognitif contre 32% des 805 du groupe "bas".
Mais à quoi correspondent concrètement les portions des groupes "bas" et "elévé" ? Rassurez-vous, il n'est pas question de consommer une entière corbeille de fruits par jour. Pour le régime méditerranéen, le groupe "bas" mangeait en moyenne 2,3 fruits et 2,8 légumes par jour, quand le groupe "élevé" consommait en moyenne 4,2 fruits et 4,4 légumes par jour.
"Une bonne option" pour le cœur et le cerveau
En attendant la réalisation de travaux complémentaires, et bien que l’étude ne prouve pas de lien de cause à effet entre le régime et les capacités cognitives, la docteure Claire McEvoy, co-autrice de l’étude, se dit favorable à l’adoption de ce type d’alimentation dans un communiqué de l’Académie Américaine de Neurologie : "à ce stade, nous pouvons dire qu’une alimentation saine pour le cœur, comme l’alimentation méditerranéenne, est une bonne option" d’autant que ce type de régime est, selon elle, "savoureux et adaptable".
Mettre le régime méditerranéen à l’honneur dans son assiette pourrait donc contribuer à prendre soin de son cerveau sur le long terme. Une nouvelle idée qui tombe à pic puisque le magazine 60 Millions de consommateurs révèle, un jour après la publication de cette étude, que de nombreux compléments alimentaires vendus pour améliorer la concentration et la mémoire seraient en réalité plus dangereux qu’utiles.