Infarctus : un nouveau test... et la fin de l'attente aux urgences ?
Une équipe européenne a identifié un marqueur sanguin de l’infarctus qui pourrait diviser par deux le délai nécessaire pour poser le diagnostic.
A la suite d'une vive douleur dans la poitrine, vous vous êtes rendu aux urgences, préoccupé par un risque d’infarctus. Excellent réflexe ! Mais une fois sur place, il vous faudra prendre votre mal en patience. L’un des examens les plus pertinents pour confirmer la survenue de l’infarctus est le dosage de la troponine, une protéine sanguine dont le taux s’élève très progressivement. Il est inutile d’effectuer la mesure moins de trois heures après l’apparition de la douleur. En pratique, ce n’est qu’entre quatre et six heures que le résultat est réellement fiable, et permet de savoir si les muscles cardiaques ont subi des dommages !
Quelques autres molécules sont relâchées en nombre l’organisme en cas d’infarctus, parmi lesquelles une certaine "protéine de liaison à la myosine cardiaque C", ou cMyC.
Des chercheurs britanniques, en lien avec des équipes hospitalières implantées en Suisse, en Italie et en Espagne, ont souhaité savoir si des taux de cMyC caractéristiques de l’infarctus pouvaient être détectés plus tôt que la troponine.
Des résultats fiables moins de trois heures après une douleur thoracique aiguë
Pour répondre à cette question, ils ont réalisé un prélèvement sanguin, à l’accueil des urgences, chez près de 1954 patients venus par crainte d’un infarctus. Sur les 340 qui avaient réellement eu un infarctus – événement confirmé par d’autres examens cliniques – le taux moyen de cMyC s’est avéré 18 fois supérieur à ceux des patients qui s’étaient alarmés à tort. La fiabilité du diagnostic s’est avérée équivalente à celle des mesures de troponine (en utilisant les protocoles à plus haute sensibilité), moins de trois heures après l’apparition de la douleur thoracique aiguë.
Si ces résultats étaient confirmés, ils ouvriraient d’intéressantes perspectives. Interrogé par la presse britannique, le Dr Thomas Kaier, principal auteur de l’étude, a estimé qu’une mise en œuvre de ce nouveau test permettrait de rassurer plus vite les patients, mais aussi d’effectuer d’importantes économies. Dans son institution hospitalière, 7.800 dosages de troponine sont réalisés chaque année. Selon lui, le test cMyC permettrait à son établissement de réaliser une économie de 800.000 £ (900.000 €)… Généralisé à l’ensemble des hôpitaux britanniques, l’économie se chiffrerait donc en millions.
Le professeur Simon Ray, de la British Cardiovascular Society, a déclaré que le nouveau test pourrait remplacer le test de troponine, et a qualifié ces résultats de "très importants".
la rédaction d’Allodocteurs.fr