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Covid : cinq choses à savoir sur le variant indien

Le variant indien, ou B.1.617, pourrait être à l’origine d’une flambée épidémique en Inde. Est-il plus contagieux ? Résiste-t-il aux vaccins ? Dans quels pays est-il déjà présent ? On fait le point.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
Image d'illustration.  —  Crédits Photo : © Shutterstock / Adao

Le variant indien du coronavirus, appelé B.1.617, est présent en Inde depuis octobre 2020. Il a d’abord été identifié dans l’Etat de Maharashtra, à l’Ouest du pays et dans celui du Bengale-Occidental, au Nord-Est. Depuis, il semble s’être propagé à l’ensemble du pays. Mais quelles sont ses caractéristiques ?

Il possède une quinzaine de mutations

Le variant indien a d’abord été surnommé le "double mutant", laissant entendre qu'il présenterait deux mutations. Mais il contiendrait en réalité une quinzaine de mutations, dont deux particulièrement préoccupantes, car elles affecteraient directement la protéine Spike (protéine S) du coronavirus.

La première d’entre elles, L452R, identifiée par exemple dans le variant californien, rend le virus plus transmissible. La deuxième, E484Q, n’a pas encore été identifiée dans d’autres variants, mais semble proche de la mutation E484K que portent les variants brésilien et sud-africain.

Il comporte un risque d’échappement immunitaire

La mutation E484Q pourrait donner au virus une capacité d’échappement immunitaire. Autrement dit, les virus porteurs de cette mutation auraient deux avantages face à notre système immunitaire : ils seraient moins sensibles aux vaccins actuellement disponibles et auraient la capacité de réinfecter des personnes qui ont guéri d'une première infection.

Des études sont actuellement en cours pour éclaircir ces deux points.

Il serait lié à la flambée épidémique en Inde

L’Inde fait actuellement face à une flambée épidémique qui a entraîné le confinement des 20 millions d’habitants de New Dehli le 19 avril. Selon les données de l’AFP, l'Inde a recensé plus d'1,4 million de nouveaux cas de coronavirus au cours des sept derniers jours, soit une hausse de 64% par rapport à la semaine précédente.

Il n’est pas encore démontré que le variant B.1.617 est responsable de cette flambée. Mais ce que les scientifiques ont remarqué, c’est que la proportion de cas de covid liés au B.1.617 avait augmenté en même temps que l’incidence et que le nombre d’hospitalisations et de décès.

"La détection de B.1.617 en Inde coïncide avec une situation épidémiologique très défavorable, caractérisée par une forte augmentation du taux d’incidence des cas confirmés de COVID-19" détaillait déjà Santé Publique France, dans son rapport du 8 avril.

Il est présent sur tous les continents

Le variant B.1.617 n’est pas resté cantonné à l’Inde puisqu’il est déjà présent sur tous les continents. Il a ainsi été identifié au Royaume-Uni, en Allemagne, en Belgique, en Italie, en Suisse, en Espagne mais aussi en Australie, en Nouvelle-Zélande, à Singapour, en Namibie, au Canada et aux États-Unis.

A ce jour, il n’existe pas de preuve de sa présence en France métropolitaine, mais deux cas ont été détectés en Guadeloupe.

Il est classé comme "variant à suivre"

Les autorités sanitaires l’ont pour le moment classé dans la catégorie des "variants à suivre", ou VOI pour "variant of interest" en anglais. Si les études en cours montrent qu’il est plus transmissible ou plus virulent que la souche historique du coronavirus, ou qu’il est à l’origine d’un échappement immunitaire, il sera alors reclassé parmi les "variants préoccupants", ou "variant of concern".

Selon le ministère de la santé Indien, ce variant représentait courant mars 15 à 20% des échantillons séquencés dans l’État de Maharashtra. Et à l’échelle du pays, il représenterait 11% des contaminations, selon les données du site outbreak.info.

Après l’Inde, c’est le Royaume-Uni qui possède le plus de B.1.617 en proportion des contaminations. Il s’agit de moins de 1% des cas de covid, mais sa part a significativement augmenté au cours des trois dernières semaines, explique Sharon Peacock, professeure de santé publique et de microbiologie à l’université de Cambridge au site Science media center.

Au Royaume-Uni, le variant britannique domine. Il est déjà 60% plus transmissible que la souche historique du coronavirus. Si le variant indien parvient à progresser dans ce pays, cela signifie qu'il pourrait être encore plus contagieux que le variant britannique.

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