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Covid : le déconfinement repoussé en Angleterre à cause du variant indien

Le variant delta se répand de manière inquiétante en Angleterre, au point que le Premier ministre britannique a dû reporter la dernière étape du déconfinement. Davantage de personnes pourront recevoir une deuxième dose de vaccin.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

L'été commence mal au Royaume-Uni. Le Premier ministre Boris Johnson s'est résolu le 14 juin à repousser de quatre semaines la levée des dernières restrictions anti-Covid en Angleterre. Il espère contenir l'inquiétante poussée du variant Delta (indien) grâce à la vaccination.

Le pays d'Europe le plus endeuillé par la pandémie (près de 128.000 morts) a pu retirer un certain nombre de restrictions, grâce à un long confinement et une campagne de vaccination très efficace.

A lire aussi : Le vaccin Pfizer est efficace sur le variant indien, selon une nouvelle étude

Remontée épidémique

L'euphorie et l'impression de victoire face au virus sont cependant assombries par la brusque dégradation observée ces dernières semaines. Les contaminations sont passées de 2.000 à 7.000 par jour et les hospitalisations commencent à augmenter, même si le nombre de décès par jour reste inférieur à 10.

Cette tendance est attribuée au variant Delta initialement détecté en Inde, désormais dominant dans le pays et représentant 96% des nouveaux cas.

Dernière phase repoussée en Angleterre

Pour se donner du temps et éviter d'aggraver la tendance, Boris Johnson, longtemps réticent, a annoncé le 14 juin avoir pris la "décision difficile" de repousser la dernière étape de son plan de déconfinement pour l’Angleterre.

Chaque région du royaume a son propre calendrier : en Angleterre, la dernière phase devait prendre place le 21 juin, elle est repoussée au 19 juillet.

Cette phase devait se traduire par la fin de la limitation à six des réunions en intérieur, l'autorisation pour les pubs de servir au bar et pour les salles de spectacles d'opérer à pleine capacité. Seule concession, les réceptions de mariage ne seront plus limitées à 30 invités à partir du 21 juin.

"Nous ne pouvons pas continuer (...) alors qu'il existe une réelle possibilité que le virus surpasse les vaccins et que des milliers de décès supplémentaires s'ensuivent", a plaidé Boris Johnson. Il a expliqué vouloir donner au service de santé "quelques semaines cruciales" pour poursuivre la vaccination.

Vivre avec le virus

"Il faut être clair sur le fait que nous ne pouvons pas tout simplement éliminer le Covid, nous devons apprendre à vivre avec", a-t-il averti, estimant que la campagne d'immunisation devait le permettre.

L'objectif est désormais de proposer d'ici au 19 juillet une première dose à tous les adultes et deux doses à deux tiers des adultes, dont tous les plus de 50 ans et vulnérables. Actuellement, près de 80% des adultes ont reçu une dose mais seulement 57% deux doses.

Vaccins contre virus

Selon les études menées par les autorités sanitaires britanniques, avec une seule dose, les vaccins sont moins efficaces contre les formes symptomatiques du variant Delta que les autres variants. Deux doses des vaccins Pfizer ou AstraZeneca sont toutefois efficaces à plus de 90% contre les hospitalisations.

"Nous sommes engagés dans une course contre le virus et les vaccins doivent en prendre la tête", a insisté le conseiller scientifique du gouvernement, Patrick Vallance.

Retombées économiques graves

La fédération de l'hôtellerie-restauration UK Hospitality a chiffré à trois milliards de livres (3,5 milliards d'euros) le manque à gagner du secteur avec un mois de report de la fin du déconfinement, s'inquiétant aussi d'"un effet ricochet sur les réservations tout l'été et en automne" et demandant de nouvelles aides publiques.

La Night Time Industry Association représentant le monde de la nuit estime qu'un quart des entreprises du secteur ne survivra pas à un mois de plus de fermeture sans nouveau soutien. Elle craint de voir la main d’œuvre déserter durablement ces établissements.

Le célèbre compositeur Andrew Lloyd Webber, dont les comédies musicales comme "Cats" ou "The Phantom of the opera" ont remporté d'énormes succès à Londres et New York, a d'ores et déjà prévenu : il compte rouvrir son théâtre pour lancer sa production de "Cendrillon", quitte à risquer la prison.

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