Covid: en Île-de-France, on craint le pire
Le directeur de l’Agence régionale de santé d'Ile-de-France craint une arrivée de la quatrième vague "dès août", une catastrophe selon lui pour les hôpitaux en pénurie d’effectifs durant l’été.
"Au bout de trois vagues, on n'a plus aucun doute : oui, il y a aura un impact sur les hôpitaux", affirme Aurélien Rousseau, directeur de l’ARS Ile-de-France, dans une interview accordée hier au Journal du Dimanche. Plus de 20 152 cas ont été enregistrés le 22 juillet. Depuis la fin du mois de juin, le nombre de contaminations quotidiennes augmente progressivement.
D’après le directeur de l’ARS, "les projections des modélisateurs de l'épidémie sont plus incertaines que l'été dernier" car on ignore notamment "quel frein jouera la couverture vaccinale" face au variant Delta.
Selon Aurélien Rousseau, "le risque majeur, ce serait une arrivée précoce de la vague, en août, en période de pénurie d'effectifs. Si elle a lieu en septembre, les personnels seront plus nombreux à avoir repris, mais on n'évacue pas un an et demi de mobilisation en quelques semaines de congés".
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La vaccination essentielle
Pour atténuer cette vague et permettre aux hôpitaux de tenir, "nous avons une arme massive: la vaccination", insiste M. Rousseau.
En Ile-de-France, "il faut six jours en moyenne pour obtenir un rendez-vous" contre "12 juste après l'intervention du président de la République, lorsque tout le monde s'est rué pour en obtenir un", note-t-il, ajoutant que "cette semaine, on a de quoi réaliser 800.000 injections : c'est presque notre record et une prouesse en plein été".
Inégalités révélées
En plus des centres de vaccination, pour aller vers les publics les plus éloignés du soin, "aux côtés des médecins, nous comptons beaucoup sur les pharmaciens pour repérer et accompagner les gens qui ont des comorbidités, et sur les infirmiers qui se déplacent à domicile", explique-t-il.
Et en terme d'inégalités territoriales, "on fait de la discrimination positive dans l'allocation des doses de vaccins, en surdotant la Seine-Saint-Denis, par exemple".
"On n'a pas découvert les inégalités de santé avec la pandémie mais elle les a révélées, comme un précipité chimique", or "la culture de la prévention est moins forte chez nous que dans de nombreux pays", regrette M. Rousseau.