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Covid : L'incroyable histoire du laboratoire Valneva fabricant du futur premier vaccin français ?

Aucun grand laboratoire français n’a encore réussi à produire un vaccin contre le covid. Valnéva, une petite entreprise d’origine nantaise développe un vaccin qui serait très efficace pour faire face aux nouveaux variants. 

Géraldine Zamansky
Rédigé le , mis à jour le

Le siège de Valneva se trouve à St Herblain près de Nantes et son équipe a un projet qui "sauverait l’honneur" de la France. Son président, Franck Grimaud explique comment tout a commencé au printemps dernier dans leurs laboratoires de très haute sécurité. 

Cette infrastructure construite pour créer des vaccins contre le Chikungunya par exemple a très vite été mise au service de la lutte contre le nouveau coronavirus. 

Franck Grimaud, président de Valneva : "Quand on se lance en avril 2020, on n’a pas les financements, on a commencé, avec nos propres ressources, à faire des essais avec nos modèles de souris. D’autant plus qu’au début personne ne savait comment l’infection se passait. On avait au laboratoire des mesures extrêmement strictes pour s’assurer que les gens étaient vraiment très très bien protégés". 

Un vaccin cet automne ?

​Tous les salariés de cette entreprise y ont cru. Ils se sont tous mobilisés, c'est ce qui a permis à Valneva d’être dans la course encore aujourd’hui. Un des "anciens de l’équipe", Arnaud Léon, souligne cet engagement, ces heures de travail et le nombre incroyable de combinaisons.

Grâce à cela, Valneva a mis au point un vaccin qui pourrait être prêt cet automne. Il s’agit d’un virus inactivé, comme le vaccin contre la polio déjà utilisé depuis plus de 50 ans. 

C’est une technologie très sûre et les premiers résultats des phases I et II l’ont confirmé. Pour l’efficacité, Valneva espère dépasser les 80%. 

Un vaccin efficace contre les variants ? 

Ce vaccin pourrait surtout mieux stimuler les défenses immunitaires face aux nouveaux variants. Jusqu’à présent tous ceux qui sont utilisés, quelle que soit la technologie, ARN ou autre, "apportent" seulement dans l’organisme la protéine Spike. 

Le virus entre dans une cellule humaine, dont il pirate le matériel de manière à ce que la cellule infectée engendre un nouveau virus. Au cours de cette opération, il lui arrive très souvent de rater cette opération, un nucléotide est modifié, voire oublié. C’est ce qui s'appelle une mutation.

Un vaccin à base de virus inactivé

Les anticorps produits par les vaccins actuels, risquent à terme de ne plus pouvoir "s’y accrocher" pour neutraliser le virus. La stratégie du virus inactivé est très différente. Ce virus est rendu inoffensif, incapable de provoquer la maladie, il n’en reste que l’enveloppe.

En présentant aux défenses immunitaires toute l'enveloppe et pas seulement la spike, ce vaccin stimule des anticorps contre plusieurs cibles. Même si la spike mute, le virus pourrait quand même être neutralisé à d’autres niveaux.   

4 000 volontaires au Royaume-Uni

Cet été avec le recrutement des 4 000 volontaires de l’essai de phase III qui vient d’être bouclé, l'efficacité pourrait être confirmée. Cela se passe au Royaume-Uni, l'efficacité sur le fonctionnement de ce vaccin face aux variants britanniques et indien devrait être connue assez vite. 

Joe est un des volontaires, il habite justement dans une zone déclarée à haut risque à cause du variant indien. L’essai compare le vaccin de Valneva au vaccin Astra Zeneca et il n’a pas du tout eu peur d’avoir l’option française.  

Joe, participant à la phase III : "Je n’ai eu aucune hésitation. J’ai lu toutes les informations scientifiques sur ce vaccin, le fait que c’est une entreprise bien établie et qui produit déjà des vaccins contre différentes maladies. Ils avaient déjà passé les si importantes phases I et II, donc je n’étais vraiment pas inquiet.

Ma femme est infirmière, nous avons un enfant d’un an... Ils ont été impactés par ce virus et cette pandémie, donc à ma façon, je fais de mon mieux pour qu’on en sorte". 

Un vaccin français non testé en France  !

C'est la mauvaise nouvelle, la phase III comme les autres, a seulement lieu au Royaume-Uni. C’est le gouvernement britannique qui a été le premier à soutenir ce projet nantais. Ils ont mis sur la table les centaines de millions d’euros nécessaires au financement de ce pari incroyable dès le printemps 2020. 

Franck Grimaud, président de Valneva : "La dotation apportée par le Royaume-Uni va nous permettre non seulement de financer l’essai clinique mais également de construire une nouvelle usine qui va nous permettre de multiplier par vingt notre capacité de production existante  ! 

En ce qui nous concerne oui c’est le Royaume-Uni qui a servi de locomotive et la contrepartie des gens qui investissent très rapidement est qu’effectivement ils reçoivent aussi les premières doses".

Usine de fabrication en Ecosse

Ces premières doses sont fabriquées en Ecosse. L'entreprise d’origine nantaise est devenue assez internationale et c’est là-bas qu’elle produit ses vaccins. Cela a beaucoup compté dans l’enthousiasme du gouvernement britannique.

Si tout va bien les autorités sanitaires donneront le feu vert à Valneva cet automne et la livraison sera immédiate.

Ces autorités sanitaires font tellement confiance à ce vaccin qu’il fait partie des vaccins testés dans le premier essai mondial qui évalue une troisième injection.

Valneva est un des 7 vaccins testés alors même que sa phase III n’est pas terminée. Le Pr Saul Faust, coordinateur de cet essai "Cov BOOST" explique que les résultats du candidat français leur avaient semblé suffisamment encourageants.

Si l’essai montre que Valneva est le "rappel" le plus efficace… il sauvera effectivement l’honneur français avec des perspectives de développement importantes même dans les populations déjà vaccinées. L’Europe ne l’aurait pas avant 2022.

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