Écoles fermées, confinement renforcé : la Polynésie durcit ses mesures face au variant Delta
Les hôpitaux polynésiens sont débordés face à une nouvelle vague de Covid-19, qui sévit durement sur ces îles où le taux de vaccination est extrêmement faible.
Ecoles fermées, retour du confinement et de l'attestation de déplacement : face à la flambée de l'épidémie de Covid, la Polynésie française a décidé d'un nouveau tour de vis. Ces nouvelles règles entreront en vigueur lundi et pour au moins deux semaines.
"Nous avons décidé de limiter au maximum les déplacements de la population dans les zones les plus touchées" a annoncé le haut-commissaire Dominique Sorain. Le taux d’incidence est le plus élevé de France, avec 2.800 cas pour 100.000 habitants en Polynésie.
Les écoles déjà touchées par le Covid
Edouard Fritch, président de la Polynésie française, a annoncé la fermeture "dès lundi" des écoles, collèges et lycées, qui avaient rouvert leurs portes deux semaines auparavant. Mais de nombreux établissements sont déjà fermés, après la diffusion du virus parmi les enfants ou les enseignants.
"La continuité pédagogique de nos enfants dans le primaire et le secondaire" sera assurée a rassuré Edouard Fritch. Mais les niveaux de contamination appellent "une réaction forte" : on relève près de 40% d’absentéisme des élèves dans le primaire et près de 30% dans le secondaire.
Confinement et couvre-feu
Concrètement, "l’interdiction de circulation devient, provisoirement, la règle". Les sorties ne seront autorisées qu’avec une attestation et uniquement pour se rendre au travail, se faire soigner ou vacciner, assister une personne vulnérable, ou faire des achats de première nécessité.
Les commerces non-essentiels, les activités de loisirs, les restaurants et les bars "devront cesser provisoirement leur activité" et "les voyages d’agrément seront suspendus temporairement", a détaillé le haut-commissaire. Enfin, le couvre-feu, qui courait de 21h à 4h, "va être avancé pour débuter à 20h sur l’ensemble de la Polynésie française".
Les touristes peuvent rester… mais confinés
Les îles Marquises, Australes et les Tuamotu Gambier ne sont pas concernées par ces nouvelles mesures, mais devront continuer de respecter le confinement "uniquement le week-end" déjà en place.
Les quelque 9.000 touristes présents sur les différentes îles n’ont, pour le moment, pas d’obligation de quitter le territoire "mais ils devront rester dans leurs hôtels et seront soumis au confinement".
"Médecine de guerre"
Après avoir réaménagé la quasi-totalité de ses services, l’hôpital s’est résolu vendredi à ouvrir de nouveaux lits, portant la capacité totale à près de 300 lits dédiés au Covid-19. Le ministère de la Santé a annoncé l'envoi de sept infirmiers et de trois médecins anesthésistes-réanimateurs à Papeete.
"15 infirmiers venus de France métropolitaine" sont mobilisés "depuis le 16 août dernier", ainsi que huit infirmiers calédoniens. "Des renforts supplémentaires pourront partir dans les prochains jours", assure le ministère, qui promet aussi du matériel : "près de 450 concentrateurs d’oxygène" et "plus de 50.000 blouses de protection".
Course contre le Covid
"Chaque jour, on a un plan pour le lendemain, et le lendemain ou le surlendemain, c'est déjà dépassé. On est vraiment dans une situation de type médecine de guerre", déplore la Dre Mélanie Tranchet, responsable de l’accueil aux urgences.
Selon Edouard Fritch, "98% des personnes décédées sont non vaccinées". La gravité de la situation semble avoir enfin éveillé les consciences. Près de 3.000 vaccinations ont été enregistrées rien que samedi. Mais le chemin est encore long : moins de 82 000 personnes sont totalement vaccinées à l'heure actuelle. Au total, l’épidémie a fait 257 morts dans cette collectivité de 280.000 habitants, dont un tiers depuis le début du mois.