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Guadeloupe : “le Covid touche absolument tout le monde", d'après un soignant en renfort

Karim Mameri, soignant en renfort au CHU de Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), revient sur sa première semaine de mission. Il décrit une situation complexe et des patients de plus en plus jeunes.

Myriam Attia
Rédigé le , mis à jour le
©KarimMameri

Ils ont été plus de 300 à répondre à l’appel d’Olivier Véran. Le 8 août dernier, face à la situation sanitaire aux Antilles, le ministre de la Santé avait sollicité l’aide des soignants de métropole.

Face à la situation sanitaire en Martinique et en Guadeloupe, j’en appelle à la solidarité nationale pour venir en soutien aux équipes médicales sur place”, écrivait-il sur son Twitter. Une semaine plus tard, les soignants volontaires sont arrivés dans les différents CHU et travaillent en collaboration avec les équipes locales.

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Parmi eux, Karim Mameri, cadre en réanimation à l'hôpital d'Elbeuf (Normandie). Ce Normand a été affecté au CHU de Pointe-à-Pitre le 10 août, pour une durée de 15 jours.

Quelle est votre mission sur place ?

Avec une collègue, nous avons été nommés coordinateurs de la mission Guadeloupe. Concrètement, cela veut dire qu’on gère les effectifs, pour faire en sorte que tout fonctionne. Nous sommes en charge de 100 professionnels parmi lesquels des infectiologues, des urgentistes et des réanimateurs. Parmi nos missions, il y aussi un rôle de “débriefing” après la journée de travail. C’est très important, car pour de nombreuses personnes, il s’agit d’une première mission d’urgence.

Comment décririez-vous la situation au CHU ?

Malheureusement, des choix d’admissions en réanimation sont faits. On voit le taux d’incidence grimper sans savoir jusqu’où cela va aller. Les équipes sur place sont épuisées et manquent de bras. Cela fait 18 mois que les choses durent et que les soignants font au mieux. Ils sont éprouvés. L’afflux de patients est très important, environ 30 patients par jours, alors qu’on a à peine 60 lits de réanimation. Pour ce qui est du matériel, il y a également une tension sur l’oxygène.

Quel est le profil des patients en soins critiques ?

Ici, le Covid touche absolument tout le monde. La virulence du variant Delta fait qu’on se retrouve avec des gens en détresse respiratoire alors qu’ils ont des comorbidités très faibles. Nous avons même admis en soins critiques des patients de 30 ans sans aucune comorbidité.

Quel bilan tirez-vous de cette première semaine ?

Tout d’abord, j’aimerais rappeler que si des soignants ont pu venir prêter main forte à nos confrères aux Antilles, c’est parce que des collègues ont accepté de nous remplacer. Tout le monde a fait des sacrifices. Pour ce qui est de la situation sur place, je me sens vraiment utile. Il ne s’agit pas de faire un audit ou de forcer la population à se faire vacciner, mais de faire mon métier de soignant. Bien sûr, nous appelons à la vaccination, car elle sauve des vies, mais ici, mon rôle n’est pas de faire la morale ou de donner des leçons.

La mission de Karim Mameri prendra fin mardi prochain. Du fait de la situation, le soignant estime que son équipe sera “très probablement” remplacée par d’autres renforts.

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