Pourquoi les chiffres du covid n’augmentent pas (encore) dans les hôpitaux ?
Le nombre de cas de covid double chaque semaine en France mais pour l’heure, les hospitalisations n’augmentent pas. Si ce décalage est normal, peut-on compter sur la vaccination pour éviter une flambée de cas graves ?
Un nombre de cas de covid qui double en sept jours, mais pas de "vague" dans les hôpitaux. Comment expliquer le phénomène qui s’observe actuellement en France ? La question se pose, alors que le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal annonçait le 19 juillet que "nous sommes entrés dans une quatrième vague ".
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Un décalage temporel normal
Premier point à comprendre : il existe toujours un délai entre la hausse du nombre de cas et celle du nombre de personnes hospitalisées et en soins critiques. Un délai supplémentaire s’ajoute avant qu’une hausse du nombre de décès soit observée.
Et pour cause : les personnes qui déclarent un covid ne sont pas immédiatement hospitalisées et une semaine s’écoule généralement entre la contamination et le besoin d’une hospitalisation pour forme grave. Même raisonnement pour le décès, qui survient généralement une à trois semaines après la contamination.
Ces deux graphiques, publiés par l’ingénieur Guillaume Rozier, fondateur du site CovidTracker, le montrent bien. Sur le premier graphique, la courbe bleue représente le nombre de cas et la rouge celle des admissions en soins critiques. Un léger décalage s’observe entre les deux courbes.
Sur ce deuxième graphique, la courbe violette représente le nombre de cas et la rouge celle des décès. Le décalage dans le temps est ici encore plus marqué.
Des cas encore jeunes
Autre facteur à prendre en compte : l’âge des personnes positives. Comme l’explique Guillaume Rozier, ce sont aujourd’hui les jeunes qui contribuent le plus à la circulation du virus. Or ces populations sont moins susceptibles de déclarer une forme grave du covid et moins susceptibles aussi d’en décéder.
Mais si le virus commence à contaminer des personnes plus âgées, le nombre d’hospitalisation et celui des décès risquent d’augmenter, comme ce fut le cas en septembre/octobre 2020.
Assez de vaccinés pour éviter une flambée ?
Mais peut-on s’attendre à ce que la vague de l’automne dernier se répète ? Tout dépendra de la couverture vaccinale. Car plus il y a de personnes vaccinées, plus la population est protégée.
Ainsi, les pays où le pourcentage de population vaccinée est élevé semblent pour le moment contenir une envolée des cas graves nécessitant une hospitalisation et des décès. C’est ce que montre, courbes à l’appui, un analyste britannique du Financial Times, qui compare l’évolution de l’épidémie dans différents pays inégalement vaccinés.
Ici, la courbe des décès a été avancée dans le temps pour être "alignée" avec celle du nombre de cas. Au Royaume-Uni (première courbe "UK"), où 52% de la population présente un schéma vaccinal complet, la mortalité est pour l’heure contenue malgré un nombre de cas en nette hausse.
Ce n’est pas le cas en Tunisie ni en Namibie (troisième et quatrième courbe), où la couverture vaccinale est encore très faible (5,8% et 1,2% respectivement).
Et en France ? A ce jour, ce chiffre est de 43%. Reste désormais à savoir si ce chiffre sera suffisant pour endiguer une quatrième vague dans les hôpitaux et les services de réanimation dans les semaines à venir.