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Diabète : une plateforme téléphonique pour éviter les complications

Première cause de cécité avant 65 ans, d'insuffisance rénale mais aussi d'amputations, le diabète touche près de 3,5 millions de personnes en France. Pour prévenir ces risques, l'Assurance Maladie propose un suivi téléphonique renforcé grâce au dispositif Sophia.

La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
Des infirmières assurent un suivi téléphonique renforcé des patients diabétiques.

À 73  ans, Casimir est un patient diabétique atypique. Il était encore marathonien lorsqu’il a appris qu’il souffrait de diabète, comme sa mère et sa grand-mère avant lui. Il sait bien que son aïeule est décédée après d’importantes amputations, mais pour lui, cette maladie reste une menace difficile à appréhender : "Comme on se sent bien , c’est ça le problème avec le diabète. On croit qu’on n’a pas de soucis. Il y a même des moments où j’oublie que je suis diabétique ! Franchement, j’oublie  !»

Pour l’aider à mieux vivre avec le diabète, Casimir est suivi de près par son médecin traitant. Le Docteur Gadden surveille régulièrement les dosages sanguins du patient pour contrôler son taux de glycémie car de trop grandes quantités de sucres pourraient lui être délétères. 

 Ce médecin généraliste connaît bien les contraintes liées au diabète et est donc soulagé de constater que le dispositif de l’Assurance Maladie permet d'assurer le suivi du patient entre les consultations : « Aujourd’hui, si on veut améliorer l’équilibre du diabète, c’est clair qu’il faut améliorer les patients sur le plan  diététique, l’activité physique, l’aide psychologique et le coaching sportif. Nos consultations durent en moyenne un quart d’heure,  et moi je vois plus le rôle du médecin généraliste comme celui d’un chef d’orchestre. Le dispositif Sophia est quand même une aide super importante pour nous parce qu’au bout du fil, ce sont des gens dont c’est le métier, qui peuvent accompagner nos patients » se félicite le médecin.

Les équipes de Sophia aident surtout Casimir pour l’utilisation de l’insuline qu’il doit s’injecter lui-même plusieurs fois par jour. Elles lui ont permis d’identifier une source d’erreur. Casimir confie avoir dû corriger sa manière de faire « Sophia c’est vraiment bien parce que dernièrement ils m’ont conseillé de contrôler avant de manger pour anticiper. Et pas comme je le faisais c'est-à-dire me piquer après, parce que là, le mal est fait ! »

Pour renforcer ce soutien, le Dr Gadden demande aujourd’hui à Sophia d’appeler plus souvent Casimir sur l’ observance, c’est-à-dire le bon suivi du traitement. Mais il regrette de ne pas pouvoir solliciter ce service pour ces patients qui se trouvent à des stades moins avancés de la maladie. « Il faudrait que nous, médecins généralistes, nous puissions dire à la Sécurité Sociale : ce patient-là mériterait d’être inclus dans le protocole, y compris s’il n’est pas encore en affection longue durée. »

Un suivi sur mesure

Aujourd’hui, seuls les patients qui ont eu au moins une ordonnance de médicament antidiabétique peuvent être inclus dans le dispositif Sophia. Cela représente 800 000 personnes. Dorothée Sainger, infirmière et conseillère en santé de la plateforme estime qu'il est important de personnaliser le suivi, avec des conseils adaptés à chacun : « On va leur proposer d’avoir des conversations avec eux au sujet du diabète, des facteurs de risques cardiovasculaires, et les accompagner au mieux vers des changements de comportement et des modifications d’hygiène de vie, pour essayer de faire en sorte que les paramètres reviennent dans la norme »

Dix ans après sa création, les résultats montrent une réduction des complications liées au diabète chez les patients accompagnés. En particulier grâce à un meilleur suivi de tous les organes qui peuvent être atteints, comme les yeux par exemple.

C’est une « piqûre de rappel » de Sophia qui a déclenché le contrôle de la rétine de Christian Vandenbroucke, 62 ans : « Cela fait au moins 5 ans que je n’ai pas consulté d'ophtalmo.. Mon médecin m’a également prescrit une visite chez le cardiologue, je n’y suis toujours pas allé… Donc vous voyez, Sophia est certainement un complément indispensable, sinon je ne me serai jamais inscrit. »

Un des obstacles à la réalisation de tous ces examens, c’est la pénurie de médecins. La plateforme peut aussi aider les patients à trouver une solution dans leur région. Ainsi, pour gagner du temps, un orthoptiste qui contrôlera la rétine de Christian et qui enverra les imageries à un opthalmologue.

L’inscription au service Sophia est gratuite et sans engagement. Chaque adhérent est libre de le quitter à tout moment. Toutes les informations concernant ce service sont accessibles sur le site de l'Assurance maladie, Ameli.fr.

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