Professeur Bertrand Dautzenberg : "J’ai la certitude que la cigarette électronique aide à l’arrêt du tabac"
Plusieurs médias ont repris les propos d’une dépêche AFP sur le rapport tabac 2019 de l’OMS qui dénoncerait la nocivité incontestable de la cigarette électronique. Le Pr Dautzenberg, tabacologue, ancien pneumologue à La Pitié Salpêtrière, nuance cette information.
"La reprise approximative par les médias du dernier rapport de l’OMS dénonçant la nocivité de la cigarette électronique va aggraver la méfiance des fumeurs contre la cigarette électronique" a dénoncé le 27 juillet sur Twitter le Pr Bertrand Dautzenberg, tabacologue et ancien pneumologue à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière (Paris). Elle est pourtant "moins nocive que la cigarette, et cette désinformation qui va avoir des effets délétères sur les tentatives d’arrêt du tabac", a-t-il ajouté.
"Le rapport annuel de l’OMS ne comporte pas de nouveautés"
Le médecin réagit ainsi aux différents articles parus depuis deux jours dans la presse, reprenant le titre d’une dépêche AFP indiquant que, d’après l’OMS, "Les cigarettes électroniques sont incontestablement nocives". "Le rapport annuel de l’OMS sur le tabac paru le 26 juillet ne comporte pas de nouveautés à propos de la cigarette électronique", précise le Pr Dautzenberg. "L’OMS reste prudente sur son utilité et sa dangerosité potentielle, car on manque d’études sur le sujet. Mais rien de nouveau."
S’il est d’accord avec l’OMS sur l’importance de réglementer l’usage de la cigarette électronique au niveau mondial, le médecin précise que, contrairement à d’autres pays, cela est déjà le cas en France. Il évoque notamment l’interdiction de la vente aux mineurs, les règles strictes de vapotage dans les lieux publics, la mise en place de normes sur les produits et l’interdiction très large de publicité.
"Je conseille la cigarette électronique en complément des traitements médicamenteux"
Pour lui, la cigarette électronique reste un bon moyen d’arrêter de fumer : "Je le constate lors de mes consultations. Je la conseille en compléments des traitements médicamenteux et cela fonctionne. Car si beaucoup de patients abandonnent les médicaments, une majorité continuent à vapoter, parce que cette solution de substitution leur convient mieux."
Toutefois, les preuves scientifiques manquent. Mais les choses avancent. Une étude (Ecsmoke) financée par le gouvernement français tendant à prouver que la cigarette électronique est aussi efficace que les médicaments pour arrêter de fumer est en cours. Ses résultats devraient être connus dans deux ans.